Migrants : les militants de la Roya s’emparent du débat
La discussion intitulée « Migrants : que fait l’Europe », coorganisée par notre groupe Nice-Matin et la Commission européenne a été l’occasion, pour beaucoup, d’interpeller
La discussion a vite tourné au procès. Le débat « Migrants : mais que fait l’Europe ? », organisé hier soir au siège de NiceMatin, a mis le doigt sur un sujet sensible, dans cette région frontalière abritant la vallée de la Roya, où transitent de nombreux migrants en situation irrégulière. «Un terme générique » qui cache « de vrais gens, qui ont tous un parcours, un destin », a souligné Grégory Leclerc, reporter à Nice-Matin, alors que défile le diaporama d’un sauvetage de plusieurs centaines de personnes en Méditerranée. Dans le public, homogène, des militants ou de simples citoyens qui aident de près ou de loin les migrants. Souvent contre la loi. Des gens « fatigués » de voir la situation perdurer. Dans le viseur : Olivier Onidi, directeur général adjoint de la direction générale Migration et Affaire Intérieure de la commission européenne. Bref, l’Europe.
« Venez dans la Roya ! »
Le technicien rappelle que « pour la première fois, la solidarité a été chiffrée » entre les États de l’Union, qui se sont engagés l’an dernier sur l’accueil de réfugiés. Un homme reproche au juriste de marteler que « tout va bien ! » Des milliers de morts en Méditerranée ? « Les moyens de l’Europe ne sont pas illimités, mais tous les navires sont mobilisés. » Les « hotspots » [centres d’accueil des migrants en Europe, ndlr], des prisons où « des gens meurent » ? «Faux ! les gens y vivent dans des conditions acceptables. Ces lieux « servent à accueillir, soigner et orienter ». Les contrôles policiers répétés à la frontière ? « Tout se passe dans le cadre que permet Schengen. » «Venez faire un tour dans la Roya », l’a invité René Dahon, membre de l’association Roya citoyenne. « Vous constaterez le décalage entre ce qui se dit en haut et ce qui se passe en bas ! » Tous pointent le non-respect même du cadre européen par les autorités et la police françaises, qui reconduisent systématiquement à la frontière, sans étudier les demandes d’asile. Olivier Onidi rappelle que « l’accueil reste une décision politique, propre à chaque État » et que sa mission se limite à vérifier que « le cadre s’applique ». « Ne partez pas défaitistes. L’Europe fait beaucoup », a-t-il conclu. En concédant : « J’ai entendu quelque chose qui semble être problématique. » Avec la promesse de le « rapporter à [ses] collègues». En vue de lancer des évaluations.