Troubles de l’attention, agressivité… C’est leur histoire
Franck Rollier a accepté de nous décrire quelques situations auxquelles il peut être confronté (tous les prénoms ont été modifiés).
lorsqu’elle se présente accompagnée de sa mère au CPCT d’Antibes. « Sa mère évoque des difficultés scolaires mais la jeune fille m’apprend qu’elle a des troubles de l’attention causés par une présence envahissante (les choses ou les personnes autour d’elle), ce qui l’empêche d’organiser ses pensées qui “partent dans tous les sens”. Elle voudrait “être moins gênée” par cette présence car elle a peur de ne plus pouvoir penser et inventer. Elle parle d’un travail qu’elle élabore pour le lycée d’arts plastiques sur le thème imposé de “la rencontre”, qu’elle doit présenter à l’oral du bac… Je m’intéresse de près à ce travail de création, dont elle vient faire part séance après séance. Munie d’une maquette très élaborée qu’elle a composée, de cet objet qui la représente et s’interpose entre elle et les autres, elle pourra soutenir le regard et les questions des examinateurs. Pour le concours d’entrée à l’école d’art qu’elle voudrait intégrer, elle a l’idée de travailler sur le thème du fil “pour montrer que tout se tient”. Son travail, un assemblage d’objets hétéroclites récupérés ou créés par elle à partir de divers matériaux, qui sont reliés par un fil, est bien reçu et lui permet d’intégrer cette école. Elle ne se dit plus gênée par des présences envahissantes. »
vient seul au CPCT. « Il nous consulte, parce que dit-il, il voudrait “sortir de l’autodestruction”. Il évoque une vie déréglée entre son amie, son travail et ses cours à la fac. Il dit être descendu “au fond du trou” et a décidé de “mettre des limites” à des passages à l’acte qui s’imposent à lui. Il évoquera au cours des consultations un père écrasant qui interdit aux siens d’exprimer un quelconque mal-être, au nom de la souffrance qu’il a luimême endurée dans son enfance. Face à ce héros inégalable, à ce père toxique, Nicolas voudrait exister et avoir “voix au chapitre” .Ila pu aussi formuler qu’il “se mettait dans une position de victime” ,ce qu’il cultive et dont il jouit. À partir de ces avancées, il a commencé à prendre la parole dans sa famille et avec son amie, ses relations se sont petit à petit pacifiées. » Le Dr Rollier cite encore le cas de
atteint de troubles discrets du langage : « Au moment de parler, je ne suis plus sûr de rien, ce que je dis n’est pas fondé... Comment faire avec les sous-entendus et comment savoir ce que l’autre comprend de ce que l’on veut dire ? » ,interroge l’adolescent. Quant à c’est un sentiment de vide qui l’envahit : « Elle a un copain, elle va en classe mais se dit “transparente, un peu vide, je n’ai rien à dire, c’est la routine, la vie normale” ».