Monaco-Matin

FINALE COUPE DE LA LIGUE À LYON / MONACO - PSG À H « Je suis un miraculé »

Victime d’une double greffe (foie et rein), Pierre Menés retrouve sa place au CFC, demain soir

- VINCENT MENICHINI

Oui, le but est de sensibilis­er aux dons d’organes. Beaucoup de familles de défunts n’y pensent pas alors que ça pourrait sauver encore davantage de vies. Je suis un miraculé, dans un état de santé quasi inespéré. Je m’en suis sorti. L’autre enjeu, c’est de sensibilis­er les gens à cette cause. Cette maladie touche six millions de Français. Il faut faire en sorte de parvenir à la dépister avant qu’il ne soit trop tard, avant que la greffe soit la dernière extrémité.

Durant ces longs mois de souffrance, vous avez pu compter sur le soutien de votre compagne Mélissa, à qui vous rendez hommage. Oui, car elle a été vitale. Sans elle, je ne serais plus là.

Dimanche soir, vous allez retrouver le plateau du Canal Football Club .Une délivrance, également ? Je me fous de revenir à la télévision. Ce qui m’importe, c’est de retrouver la vie active, ma place tout simplement. Car ça veut dire que je suis guéri. En terme d’émotions, ça va être un moment intense. Si elles viennent, je ne retiendrai pas mes larmes. Je suis motivé comme jamais. Dans le foot, il se passe toujours quelque chose mais, là, cette fin de saison Après des mois à lutter contre la maladie, Pierre Menés est « motivé comme jamais. » est vraiment palpitante.

Avez-vous été soutenu par le milieu du foot durant ces mois sur la touche ? Oui, beaucoup plus que je n’aurais pu l’imaginer. J’ai reçu une vidéo de soutien de Jean-Pierre Rivère et Vincent Koziello, des maillots dédicacés de Nice, de Monaco et du Paris Saint-Germain. Ça m’a beaucoup touché.

Cette finale de Coupe de la Ligue entre Monaco et Paris, elle tombe à pic pour votre retour ? Elle est en effet très alléchante, même si ce n’est « que » la finale de la Coupe de la Ligue. De tous les trophées en jeu, c’est bien le moins important. Depuis que Canal a repris les droits, je la trouve bien

mieux exposée toutefois. C’est même carrément mieux. Au-delà du trophée, c’est la rivalité sportive entre Monaco et Paris qui met du piment à cette finale. Après le désastre face à Barcelone, le PSG se doit de gagner pour faire passer la pilule à ses supporters.

Le PSG a donc la pression et plus à perdre que l’ASM, selon vous ? Bien évidemment. Si Monaco se rate, il lui reste encore le championna­t, la Coupe de France et surtout

la Ligue des champions. Paris doit obligatoir­ement réussir un nouveau quadruplé sur le plan national (Ligue , Coupe de France, Coupe de la Ligue, Trophée des champions).

Comment analysez-vous le crash contre le Barça ? C’est un désastre. Ce n’est pas possible de faire ça, d’être ivre de frousse alors que vous avez quatre buts d’avance. Bon, il faut toutefois admettre que l’arbitrage n’a pas joué en faveur des Parisiens. Sans toutes ces erreurs, Paris serait passé.

Quel est votre favori ? J’ai envie de dire Monaco par rapport à la dynamique qui est la sienne. Depuis Barcelone, Paris est

traumatisé. Il n’est pas du tout guéri. Est-ce que les Parisiens vont avoir la force de se remobilise­r ? A voir…

Ce Monaco-là, il vous impression­ne ? Ce qui m’emballe avant tout, c’est la régularité et les performanc­es de tous les joueurs. Ce n’est pas une équipe qui a beaucoup de possession, mais c’est une formation qui écrase ses adversaire­s avec les montées de ses latéraux, avec la puissance de ses milieux et surtout avec l’efficacité de ses offensifs. Sur chacune de ses premières occasions, ça fait but ! Il ne faut pas croire que Monaco joue super bien tout le temps. Mais il y a des joueurs incroyable­s comme Silva et Mbappé. Eux, ce sont des phénomènes. Non, non… Il n’y a aucune raison de mettre le frein à main parce qu’il a  ans. Depuis deux mois, il réalise des choses exceptionn­elles. Il aura sans doute un coup de mou, il sera alors un peu plus critiqué, ne sera pas sélectionn­é en équipe de France. C’est la vie du foot.

Vous avez suivi l’évolution de Thierry Henry. En quoi se ressemblen­t-ils ? Ce sont deux attaquants, avec des qualités de vitesse et de technique assez semblables. Mais n’oublions pas qu’à Monaco, Thierry était un pur ailier. Ce n’est qu’à Arsenal qu’il est devenu un attaquant axial redoutable. Faire ce que fait Mbappé à  ans, je n’ai jamais vu ça. Pied droit, pied gauche, tête, quel talent ! Il m’a même envoyé un message de soutien via Twitter alors que je ne le connais pas. Si l’homme est en plus à la hauteur du talent du joueur, alors…

Le cas Hatem Ben Arfa, ça vous inspire quoi ? Je l’aime beaucoup, mais je pense que Paris, c’est trop haut pour lui. Il a fait le choix du coeur, mais aurait dû rester à Nice ou aller à Séville. Hatem, c’est un soliste, un puncheur. Avec Emery, ça ne peut pas passer.

Votre pronostic pour la finale ? -, pour Monaco, avec un but de Bernardo Silva.

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(Photo AFP) Dans votre livre « Deuxième mi-temps », vous racontez votre long combat contre la stéatose hépatique non alcoolique, appelée également « la maladie du soda »… Justement, on n’en fait pas un peu trop avec Mbappé ?

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