Règlements de comptes au FN, suite...
La chaîne C peut se targuer d’avoir mis un sacré bazar au sein du FN avec son reportage dans les coulisses de celui-ci et la diffusion, notamment, de propos à forte connotation négationniste du conseiller régional Benoît Loeuillet. Depuis, ça flingue de toutes parts entre la direction actuelle et ceux qui en ont été écartés ces derniers mois. Aux frondeurs qui demandent son départ, Lionel Tivoli, le secrétaire départemental, avait répondu la semaine dernière qu’eux aussi avaient cautionné, en son temps, le recrutement de Benoît Loeuillet, et en particulier Michel Thooris. Celui-ci, président de l’Union des patriotes français juifs, membre du comité central du FN et conseiller municipal de Carros, lui a sèchement répliqué cette semaine. Tout en regrettant ce « lavage de linge sale en public en pleine campagne présidentielle », il reconnaît certes « ne pas avoir bloqué dans un premier temps la candidature de Benoît Loeuillet en septembre » ,ce dernier l’ayant assuré qu’il avait « rompu avec ses idées passées ». Mais Thooris explique avoir ensuite été averti de la vente par Benoît Loeuillet « d’ouvrages nazis et révisionnistes » dans sa librairie et s’être alors opposé à sa présence sur la liste frontiste aux régionales, sans être entendu par la direction azuréenne du FN. « Lionel Tivoli, Philippe Vardon, Olivier Bettati, ainsi que les autres personnes informées des activités de Benoît Loeuillet à la librairie du Paillon, auraient très bien pu, a minima, lui demander de cesser de vendre ce type d’ouvrages lorsqu’il est devenu conseiller régional Front national. Mais rien n’a été fait », regrette Michel Thooris.
Prados persiste et signe
Lionel Prados, conseiller municipal laurentin récemment suspendu par le FN, répond lui aussi à Lionel Tivoli, qui l’accuse en substance de vouloir la peau de l’actuelle direction azuréenne juste parce qu’il n’a pas été investi pour les législatives. M. Prados assure, au contraire, qu’il a « soutenu pendant des mois une candidature féminine sur sa circonscription » et qu’il ne s’est décidé à postuler que « pour retrouver une légitimité écornée par une opération de déstabilisation de sa personne à laquelle M. Tivoli a largement contribué».
Il poursuit : « J’ai alors été pré-investi par la commission nationale d’investiture sur la e circonscription, mais M. Tivoli, qui avait fait état de sa préférence pour un autre candidat, a fait annuler ma pré-investiture au profit d’un de ses amis, M. Saliba. » Lionel Prados évoque par ailleurs « les menaces » de certains pour l’empêcher d’approcher Marine Le Pen lors de sa venue à Menton, mi-février. Des intimidations présumées pour lesquelles il a déposé une main courante au commissariat de Nice, le février. Cette démarche a eu, pour premier effet immédiat, sa suspension du FN. « J’ai décidé ensuite de déposer plainte pour tous les faits que j’ai subis et éviter ainsi que d’autres personnes connaissent le même sort », ajoute-t-il. Une plainte déposée le mars dernier dont s’est aujourd’hui saisi le commissariat de Cagnes-sur-Mer pour enquête. Ces temps-ci, les adversaires du FN n’ont plus besoin de lui faire la guerre. Il s’en charge lui-même. Et violemment.