Le poète du pays Armand Gatti s’en est allé
Il a été journaliste au Parisien Libéré, reporter couronné par le Prix Albert-Londres en 1954, puis à Paris-Match notamment. Il fut auteur, dramaturge (plus de quarante pièces à son actif), metteur en scène, réalisateur de films (primé à Cannes en 1961), écrivain. Armand Gatti est mort jeudi, à Vincennes, à l’âge de 93 ans. Et la Principauté doit se souvenir que c’est elle qui a accueilli, en 1924, l’enfant d’Auguste Gatti, balayeur et de Letizia Luzona, femme de ménage. « Je suis né sous les coups de canon de Sainte Dévote un soir du 26 janvier ». Sa mère, venue voir l’embrasement de la barque, perd les eaux à ce momentlà, explique Frederic Laurent, lui aussi journaliste et enfant du pays qui monte actuellement un film dans lequel Armand Gatti témoigne. Celui qui allait devenir l’un des plus grands poètes du XXe siècle a passé son enfance et son adolescence entre Beausoleil et Monaco. Ancien élève du Lycée Albert-1er, on s’amuse de savoir qu’il fut exclu de son établissement pour avoir écrit une épopée dans laquelle il se moquait de ses professeurs ! Cet enfant du pays était
aussi un enfant de la Guerre. Résistant à 17 ans dans les maquis de Corrèze et arrêté par les Allemands, il est envoyé dans un camp de travail en Allemagne dont il
s’évade. Il retrouve alors la résistance puis rejoint Londres et s’engage dans les parachutistes du SAS britannique. Jeudi soir, au conseil national,
Daniel Boeri a évoqué la mémoire du poète, espérant un hommage plus conséquent. On ne le contredira pas…