Le charançon tueur de palmiers déclaré ennemi n° de la région
Christian Estrosi et Maud Fontenoy ont présenté, hier à Nice, un plan régional de sauvegarde des palmiers. 300000 euros sont débloqués pour trouver des solutions innovantes
La Région Paca aura la peau (ou plutôt la carapace) du charançon rouge! Christian Estrosi a déclaré la guerre à ce parasite tueur de palmiers qui se reproduit à vitesse grand V ( à oeufs par ponte) et qui a infesté, en dix ans, plus de arbres de notre territoire, selon la Fédération régionale des organismes nuisibles. Pour le mettre hors d’état de nuire et protéger les palmiers, qui font partie de l’identité de la Côte d’Azur et du littoral, le président du conseil régional a dégainé, hier, à Nice, un plan de sauvetage. Une sorte de plan Orsec version verte, porté par Maud Fontenoy, vice-présidente en charge des politiques environnementales, a été adopté en séance le mars. Pour être efficace, il faut d’abord être unis, engage Christian Estrosi pour qui « deux problématiques majeures» entravent un combat efficace : « l’absence d’harmonisation de lutte entre les communes et la difficulté de lutte chez les particuliers, qui par manque d’information ou pour des raisons financières ne pratiquent pas la prévention et le traitement ». Aussi, ce plan vise-t-il à « inciter le plus grand nombre de collectivités» à s’engager dans la bataille de l’innovation. Comment ? « Un appel à manifestation d’intérêt sera lancé en mai pour soutenir les collectivités et les établissements publics qui souhaitent s’engager dans une approche globale et préventive de sauvegarde des palmiers par des expérimentaux de lutte innovante, notamment biologiques», poursuit-il. C’est-à-dire les porteurs de solutions complémentaires aux traitements obligatoires depuis . Et Christian Estrosi d’annoncer le déblocage d’une enveloppe pour accompagner « une dizaine de projets pilote dans des communes ou des intercommunalités » de la région. Attention, prévient-il, pas question de financer des traitements chimiques. La lutte contre le charançon sera novatrice et verte. Elle se fera grâce à des armes biologiques. Grâce notamment à des drones pulvérisateurs de champignons exterminateurs, un yorkshire terrier renifleur, des pièges à base de phéromones qui ont été présentés hier (lire ci-dessous). «Iln’ya pas de fatalité ! », a martelé le président de la Région. « La Mauritanie obtient des résultats très encourageants selon les Nations unies. L’Arabie saoudite a fait chuter son taux de contamination de % à , % en un an...» Pourquoi pas nous ?
une spore de champignon entomopathogène, la beauveria bassiana souche , qui est un redoutable destructeur de charançon rouge. Quand l’insecte entre en contact avec le champignon, celui-ci germe, pénètre dans le charançon et le tue dans un délai de trois à cinq jours », « C’est simple, pas cher et ça marche », assure Johann Fournil Mi. « La technique a été éprouvée par la ville de Tunis, dans les palmeraies du Moyen-Orient ou encore au jardin botanique de Menton ». Cette technique, c’est un piège à base de phéromones de synthèse. Une arme de séduction massive – sans solvant et % biodégradable – qui attire irrésistiblement les charançons (mâles et femelles) jusqu’à mètres. L’odeur fatale pour les parasites est reproduite par biomimétisme en laboratoire. Un piège est efficace pour cinq à dix arbres pendant trois mois et demi. Coût : Ne vous fiez pas à l’air gentillet de cette petite poule de poils : Malou, bébé yorkshire terrier, est un redoutable chasseur de charançons rouges. Dressé par Eric Serantoni, pour un parc national de Port Cros, ce chien renifleur a été « imprégné de l’odeur de la pourriture du palmier et du charançon rouge dès son plus jeune âge ». Il est utilisé dans la détection précoce de la présence de parasites.