Monaco-Matin

Mineurs isolés étrangers: Eric Ciotti interpelle l’État

Lors de la séance plénière du conseil départemen­tal, hier, le président s’est inquiété : les structures d’accueil départemen­tales sont saturées, dit-il

- S. G. S. G. sgasiglia@nicematin.fr

Les mineurs non accompagné­s, ou « isolés » bénéficien­t des dispositio­ns relatives à la protection de l’enfance. Et ce, qu’ils soient français, ou pas. Mais ce sont bien les mineurs isolés étrangers qui « inquiètent » Eric Ciotti. Hier, lors de la séance plénière de l’assemblée départemen­tale, il a interpellé le gouverneme­nt. Et a appelé à la solidarité nationale. « Je voudrais vous faire part de mon inquiétude au sujet de l’évolution du nombre de mineurs isolés », a-t-il lancé aux élus. Depuis le 1er janvier 2017, le président du conseil départemen­tal affirme que « 289 mineurs non accompagné­s » ont été accueillis.

Structures en « grande tension »

186 autres seraient, depuis, repartis. 103 enfants isolés sont donc restés sur le territoire départemen­tal... « Cela place dans une situation La clause Molière a été adoptée hier par le conseil départemen­tal des AlpesMarit­imes: la majorité a voté pour (soit 50 voix), les deux élus communiste­s n’ont pas participé au vote et les deux élus socialiste­s s’y sont opposés. Introduite dans les marchés publics, cette clause, déjà mise en place dans cinq collectivi­tés locales, permet d’imposer à l’entreprise retenue d’employer des salariés qui parlent français ou de prévoir, le cas échéant, une prestation de traducteur. Et pour Eric Ciotti « cette mesure essentiell­e est légitime car elle répond à un objectif d’intérêt général : la défense de l’emploi local ».

« Communicat­ion électorali­ste »

Il dénonce, dans un contexte où le « chômage explose », « le recours massif depuis plusieurs années aux travailleu­rs détachés depuis un autre État membre de l’Europe au détriment des petites entreprise­s et des artisans qui subissent une distorsion de concurrenc­e ». « Il fallait y mettre fin », a martelé le président Eric Ciotti. de grande tension les services de protection de l’enfance», prévient Eric Ciotti. Aujourd’hui, et toujours selon le conseil départemen­tal, 295 enfants et adolescent­s seraient pris en charge par la collectivi­té azuréenne. « 142, soit 48 % dans des structures ouvertes spécialeme­nt pour cette catégorie de mineurs compte tenu de la saturation des lieux d’accueil départemen­taux ».

« Ces enfants doivent rester en Italie »

Mais ce qui lui fait lancer «ce cri d’alarme», c’est l’accélérati­on du phénomène. « 1571 enfants étaient placés au 31 décembre 2016 contre 1395 en 2015 », assure encore le président du Départemen­t. «Cela est fortement dû à l’arrivée de mineurs étrangers qui, pour la plupart, ne viennent pas de zones de guerre. Ils arrivent de Tunisie, du Maroc, d’Afrique. Et 13 % sont de Sierra Leone».

Mais à Gauche, la clause Molière ne passe pas comme... des lettres à La Poste. Ils ont d’abord demandé à ce que la mesure soit disjointe du reste des modificati­ons du règlement intérieur de la commande publique. Car ce reste, ontils admis, « va dans le bon sens et nous les voterons ». Jean Raymond Vinciguerr­a est monté au créneau. Membre de la commission d’appels d’offres, il a eu la « tentation d’en démissionn­er». Mais, l’élu du groupe PS et écologiste va, finalement, rester. « Après la réponse du préfet d’Île de France et dans la mesure où le dispositif ne s’appliquera que sur certains marchés, il faudra « Nous les accueillon­s avec toute la dignité qui s’impose. Ce sont des enfants en souffrance qui ont été exploités par des réseaux de passeurs. Je Le vote de cette dispositio­n a été l’occasion d’un débat avec l’opposition.

être vigilant ». Cependant, il n’en doute pas. En pleine présidenti­elle, « la tentation d’aller flatter l’électorat d’extrême droite avec des discours à l’emporte-pièce constitue un penchant de votre communicat­ion ». Avec un risque, dit encore Vinciguerr­a : « crédibilis­er le discours du FN ». Francis Tujague, lui, s’énerve sur ce qu’il appelle un prétexte : « La sécurité ». Pour l’élu FDG, c’est, aussi, « de la communicat­ion électorali­ste avec un relent de préférence nationale ». 1. Il a exigé de la présidente de Région, Valérie Pécresse, qu’elle évite tout risque d’« illégalité manifeste ». dénonce fermement ceux qui les utilisent. Ce système met sur les routes des enfants au péril de leur vie», plaide-t-il. Mais il ajoute : « La situation devient insupporta­ble pour notre départemen­t. C’est à l’État de les assumer. Cette politique coûte plus de dix millions d’euros par an, ça sature nos structures. Nous subissons la loi des passeurs ». Selon Eric Ciotti, « ces enfants doivent rester en Italie. C’est à l’Italie d’assumer ses responsabi­lités et à l’État français d’y veiller ». Mercredi, l’associatio­n Roya Citoyenne a déposé à la gendarmeri­e de Breil, trente garçons et neuf filles. Sept d’entre eux, majeurs, ont été reconduits à la frontière. Sept autres ont été confiés au Départemen­t. Ils venaient en majorité du Soudan, mais aussi d’Érythrée, de Sierra Leone et de pays d’Afrique de l’Est.

« Le gouverneme­nt va faire son petit festival »

« Le gouverneme­nt va faire son petit festival médiocre chez ses copains et nous, nous allons faire notre grand festival à Cannes». « Le gouverneme­nt a réussi à mépriser la Côte d’Azur et à trahir Paris. Et ensuite à mépriser Lille, puisqu’il sera organisé avec les équipes parisienne­s. « son soutien ».

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(Photos DR) «Nous subissons la loi des passeurs ».

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