LIGUE JOURNÉE) Sakai, l’ambassadeur
Infatigable, appliqué et en progrès constants, le latéral droit de Marseille Hiroki Sakai, se veut le digne représentant du football japonais en France
En France, nous ne sommes que deux joueurs japonais, du coup, je ressens une forte responsabilité », admet timidement le latéral droit de l’OM. « Je lui dis souvent : ‘‘Tu es notre ambassadeur, tu es très regardé’’ », abonde le sélectionneur adjoint du Japon, Jacky Bonnevay. Le second ‘‘Samurai Blue’’ de Ligue 1, Eiji Kawashima, est deuxième gardien à Metz et n’a joué qu’un match de Coupe de France. Après quatre saisons à Hanovre, terminées sur une relégation, Sakai, 27 ans le 12 avril, a quant à lui réussi son adaptation. « Je ne pensais pas jouer autant. J’ai vraiment l’impression d’être monté en grade », raconte-til, attablé devant une salade à une terrasse de Cassis, où il s’est installé avec sa femme et leur fille de 2 ans. Pourtant, les débuts ont été coriaces pour Monsieur l’ambassadeur. « Je ne parlais pas français, je ne comprenais rien au foot français. Mais j’ai fait de mon mieux, et tout le monde m’a beaucoup aidé, les joueurs, le staff, les habitants... » Bonnevay, qui connaît l’OM où il a joué de 1985 à 1987, l’a prévenu : « Si tu ne joues pas bien tu vas aller sur le banc et ne plus revenir » ,raconte le technicien. En début de saison, de grosses erreurs de placement lui ont valu des engueulades du Portugais Rolando en plein match. « Il y a beaucoup de tactiques « Obligatoirement il y a réflexion parce que ça tape à la porte, Il n’y a pas clubs qui peuvent mettre millions
sur la table, le tour est vite fait. C’est le prix de la clause, ils ne feront pas de cadeau. Ça restreint le nombre des candidats actuels. »
« on ne sait même pas s’ils joueront la Ligue des champions ! C’est important ça quand même »,
«paseu d’approches concrètes comme il y en avait eu l’année précédente », de jeu dont je n’avais jamais fait l’expérience. Les coéquipiers plus ‘‘vétérans’’ m’ont donné des conseils, et je me suis appliqué à les suivre et petit à petit, j’ai fait des progrès », explique Sakai. Les consignes de Rudi Garcia et un travail vidéo acharné, doublé avec Bonnevay en équipe nationale, ont aussi corrigé certains travers. On ne le voit plus lâcher le marquage, par exemple.
« Plus d’agressivité » demande Vahid
Car Sakai est bon élève. « Quand l’OM m’a contacté pour parler d’Hiroki, je leur ai dit que c’était un garçon exceptionnel, gentil, très discipliné, très impliqué », explique le sélectionneur du Japon, Vahid Halilhodzic. Le toujours exigeant technicien bosnien pointe les progrès que doit encore accomplir son arrière-droit titulaire (34 sélections, zéro but) : « Il doit apprendre à varier ses centres, ils sont trop systématiquement en hauteur, des fois il devrait mettre le ballon au sol, ou centrer en retrait. Défensivement, il doit plus jouer sur son physique, mettre plus d’agressivité. » Rudi Garcia aussi est souvent élogieux envers son joueur, sauf « en français, il est nul ! » avait dit le coach un jour, sur le ton de la boutade avec un fond de sérieux. « Il faut que j’étudie plus, admet l’intéressé. En match, j’utilise un peu d’anglais et de français, des mots simples, mais si je parlais mieux français, je communiquerais mieux avec tout le monde. C’est mon défi. » Pour un premier bilan après neuf mois, Sakai a déjà bien avancé. « J’ai beaucoup grandi en termes de mental, je me suis bien acclimaté ». Et il a gagné les coeurs des supporters. « Ils ne doivent pas trop me détester ! », sourit-il.
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