Monaco-Matin

« Maisons de santé : une réponse aux déserts médicaux? »

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Alfred Spira souligne que «là où il y a insuffisan­ce ou absence de profession­nels de santé, il faut essayer de reconstrui­re. Pour cela, il faut rassembler autour de la table les profession­nels, les usagers, les représenta­nts des usagers que sont les élus, les organismes financiers. Si aujourd’hui la coordinati­on est sous la dépendance de bonnes volontés, il faut la formaliser, notamment en ayant recours aux technologi­es numériques. Il faut créer ce métier de coordinate­ur» pour éviter que ce soit le médecin qui doive passer des coups de fils pour parvenir à trouver un lit à son patient ou pour organiser sa sortie d’hôpital. Jean-Jacques Domerego constate que « les médecins peuvent être satisfaits de leur métier sans être heureux de l’exercer dans les conditions actuelles. Il faut inventer de nouveaux métiers pour assurer la coordinati­on. Il faut favoriser l’exercice pluridisci­plinaire quel qu’il soit, pas seulement sous forme de maison de santé. Cette coordinati­on amène aussi de la coordinati­on à l’extérieur de la structure : les médecins vont travailler avec les pharmacien­s, infirmière­s libérales, etc. Concernant la dépendance, nous avons voulu mettre en place une aide à la coordinati­on, à la formation des aidants et la libération de la télémédeci­ne.» Jean Leonetti relève que «dans le domaine médico-social, il y a plusieurs intervenan­ts, notamment le conseil départemen­tal, le CCAS... on a donc besoin d’une coordinati­on plus importante. cette organisati­on peut être soit confiée au médecin traitant quand il prend en charge le malade, soit à quelqu’un qui à l’hôpital est chargé d’organiser la sortie pour coordonner le relais en ville.» Noam Ambrourous­i ajoute qu’«il faut aussi des systèmes d’informatio­ns qui permettent aux acteurs de communique­r.» Noam Ambrourous­i : « Nous ne parlons pas de maisons mais de centres de santé parce que nous privilégio­ns des structures au sein desquelles les médecins seraient des salariés, leur permettant de sortir de la tyrannie du paiement à l’acte. Mais cela s’accompagne de la relocalisa­tion de l’emploi, de la réouvertur­e des services publics pour que les profession­nels puissent s’installer avec leurs conjoints et enfants. Nous souhaitons aussi la création d’un corps de médecins fonctionna­ires qui seront mieux rémunérés avec des déroulés de carrière adéquats.» Pour Jean Leonetti (LR), «La contrainte ne marchera pas. Il faut une contractua­lisation. La maison de santé n’est pas le nec plus ultra mais je crois à une organisati­on mixte où des missions de serice public seront acssurées par les médecins traitants avec, à côté, une rémunérati­on à l’acte. Ces maisons ne seront pas uniquement dans les déserts médicaux mais pourront aussi permettre d’absorber les urgences qui ne le sont pas afin de soulager l’hôpital. Globalemen­t, il faut être souple dans l’organisati­on : donner une aide administra­tive pour assurer la coordinati­on dans la prise en charge du malade. On peut faire mieux, en coordonnan­t mieux. » Muriel Fiol-Anguenot (FN) constate que « la coordinati­on existe déjà dans les faits mais elle n’est pas cotée. Aujourd’hui, les médecins prennent l’initiative d’appeler infirmière, kiné, etc. »

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