Les lecteurs pour le « Brexit »…
L’anglais fait débat ! Sinon la suppression, du moins une limitation de l’emploi des anglicismes, principalement dans les titres est souhaitée par beaucoup d’entre vous
English, go home ! Et vive le Brexit !
Sus à l’anglais qu’il faudrait bouder, non pas hors de France, mais hors de notre langue et des pages du journal, si l’on en croit les lecteurs, de plus en plus nombreux à pester contre l’emploi des anglicismes dans le journal. Passe encore, avec modération, dans le texte mais, non vraiment, dans les titres ça ne passe pas. Un abonné monégasque a ainsi relevé ce titre « We want you for SNSM » alors que, à ses yeux « La SNSM recrute » aurait été plus juste. Il souligne toutefois : « La présence de nos amis anglo-saxons sur la Riviera est certes une réalité, mais ne justifie pas l’emploi de leur langue », d’autant, peut-on ajouter, que si le recrutement s’adresse aussi aux Anglais, ces derniers sont censés s’exprimer en français. Frédéric E., de Cagnes-sur-Mer, est plus dur. Il stigmatise « Live au ciné » au lieu de « direct », l’emploi du mot showcase à la suite d’un spectacle à Polygone Riviera. Il a déniché sans effort : « Fabienne Carat dans son one-woman-show » au lieu de « Fabienne Carat dans son récital » ou encore « Catherine et Liliane bientôt en prime time » au lieu de « Catherine et Liliane en début de soirée »… Il n’oublie pas le terme de coach remplaçant quasi systématiquement celui d’entraîneur. La liste est longue… Et justifiée. Denis Carreaux, directeur des rédactions du groupe Nice-Matin/Varmatin, évoque l’usage courant des mots anglais dans certains domaines – le showbiz, pardon les spectacles, et les nouvelles technologies notamment – sans pour autant cautionner une pratique exagérée par commodité, par transcription d’un langage parlé où l’anglais a assis sa prééminence du fait de la mondialisation galopante, dominée par quelques géants, chacun dans son secteur, souvent américains. Plus que sur les chantiers, la Loi Molière devrait s’appliquer au sein des rédactions ! Nice-Matin/Var-matin n’est pas un cas isolé. Le médiateur de France Info a également été interpellé le mois dernier par les auditeurs. Il expliquait alors qu’il s’agissait surtout de l’emploi de mots inventés dans la Silicon Valley, berceau des nouvelles technologies. Et lui aussi reconnaissait qu’il était possible d’éviter d’en abuser. Surtout quand la langue française offre l’équivalent, souvent tout aussi percutant, même si c’est l’expression anglaise qui est devenue d’usage courant. Il en va ainsi dans le domaine sportif où le français a capitulé face à l’anglais. On parle de corner et de
penalty, là où nos amis Belges parlent de « coup de coin » et Italiens de « rigore ». Quant à nos cousins Canadiens, ils usent d’un français fleuri dont on ferait bien de s’inspirer ! Finalement, il n’y a que dans le domaine culinaire où la mondialisation des mots fait l’unanimité et où toute traduction est inenvisageable. À qui viendrait l’idée saugrenue de traduire « spaghetti », « paella » ou « foie gras » ? Ou encore « pan-bagnat » ! « Je voudrais un pain-mouillé… » Vous conviendrez que ça ne fait pas saliver !