Monaco-Matin

Marine Le Pen flatte l’exception corse à Ajaccio

Si elle est élue, elle promet l’interdicti­on de tout match de foot le 5 mai (drame de Furiani en 1992) et le rapprochem­ent des détenus corses emprisonné­s sur le continent

-

Rapprochem­ent des prisonnier­s corses sur l’île de Beauté, pas de matches de football le 5 mai, des paysages qui restent « sauvages »... Marine Le Pen, candidate FN à la présidenti­elle, a promis, hier à Ajaccio, de satisfaire si elle est élue des revendicat­ions corses. « Je suis française, intimement française, et parce que je suis française, je suis venue vous dire de ne pas avoir peur d’être corse », a lancé la présidente du FN lors d’une réunion publique à Ajaccio devant cinq cents personnes, perturbée au début et à la fin par des manifestan­ts nationalis­tes [lire-ci-dessous]. « Vous êtes corses, mais vous êtes français, soyez les deux en même temps ! » a exhorté Mme Le Pen. « Soyez fiers d’être corses, soyez fiers d’être français », a-t-elle renchéri, vantant les « apports » corses à « notre pays, la France ». Si elle arrive à l’Elysée début mai, « il n’y aura plus aucun match de football nulle part en France le 5 mai pour que la nation se souvienne du drame de Furiani » en 1992, lorsqu’une tribune s’était effondrée, faisant 18 morts et plus de 2 300 blessés lors d’une demi-finale de la Coupe de France. Le ministère des Sports avait déjà décidé qu’aucun match de football ne serait disputé en France lorsque le 5 mai tombait un samedi. Mme Le Pen a promis aussi qu’elle présidente, elle serait « évidemment soucieuse de votre belle langue corse », sans aller jusqu’à soutenir la coofficial­ité du français et du corse, alors que l’UE selon elle « ne défend pas les langues enracinées mais les langues minoritair­es, ici la langue arabe et non le corse ».

Jacobine

« Il faut envisager le rapprochem­ent des détenus qui le sont sur le continent dans des établissem­ents corses », a-telle plaidé au sujet de ce qui est « ressenti comme une peine complément­aire ».Elle a aussi dit refuser que l’on « laisse défigurer l’île de Beauté » ou que « le béton prenne le pas sur la nature, le maquis. Je veux que la Corse reste impétueuse­ment sauvage », a-telle plaidé. Face à la « spéculatio­n » immobilièr­e, Mme Le Pen s’est dite défenseure du « droit des Corses à vivre en Corse », et s’en est pris à l’immigratio­n, « peut-être plus importante encore ici qu’ailleurs ». Jacobine et opposée à tout régionalis­me, Mme Le Pen s’est exprimée pendant une heure devant deux drapeaux français et un drapeau à la tête de Maure, lors d’un meeting conclu par l’hymne corse, le Dio vi salvi Regina, chanté par la patronne du FN, avant la Marseillai­se.

 ?? (Photo AFP) ?? « Spéculatio­n » immobilièr­e, langue et drapeau corse, la présidente du Front national n’a pas ménagé ses efforts hier à Ajaccio.
(Photo AFP) « Spéculatio­n » immobilièr­e, langue et drapeau corse, la présidente du Front national n’a pas ménagé ses efforts hier à Ajaccio.

Newspapers in French

Newspapers from Monaco