Ils planent !
Même privée de trois éléments majeurs, la Roca Team a pris à la gorge l’ASVEL pour imposer la loi du leader. Elle est mathématiquement qualifiée pour les play-offs
Malgré plusieurs absents, les Monégasques continuent de dominer la Pro A. Hier Paul Rigot (ci-dessus) et les siens ont disposé de l’ASVEL (-).
On ne sait pas encore si Monaco retrouvera Villeurbanne en quart de finale des playoffs… Il faudrait pour cela que l’ASVEL ne rattrape pas Gravelines et arrache sa qualification en finissant 8e de la phase régulière. Ce ne serait pas forcément une bonne affaire pour l’ASM. Mais croyez-vous que les Roca Boys se posent ce genre de question ? Pas le moins du monde. Ils jouent, ils avancent et font le spectacle avec une régularité et une constance qui forcent le respect. Cela fait un petit moment que la salle Gaston-Médecin est tombée sous le charme de cette équipe singulière. Mais, hier soir, peut-être parce qu’il fallait compenser les absences de Gladyr, Shuler et Ouattara, le supplément d’âme, ce « 6e homme», comme l’a dit Olivier Basset (promu coach principal, du fait de la suspension de Mitrovic), s’est fait sentir de manière encore plus précise. L’ancienne salle « aux sièges jaunes », son surnom dans les années 80-90, quand elle sonnait creux, est devenue un lieu qui vibre, grogne, respire et exulte. Le plein était fait, et les 2.900 spectateurs ont vu l’ASVEL se faire manger tout cru, notamment au cours d’une première mi-temps à sens unique. Sur le papier, c’est Villeurbanne, suspendu près du précipice, et au complet, renforcé par les retours de Ware, Andersen et JeanCharles, qui aurait dû montrer les crocs.
Énorme Caner-Medley
Dans les faits, c’est la Roca Team, qui ne joue plus grand-chose dans cette phase régulière, qui a pris d’entrée à la gorge les hommes de JD Jackson. Regardez Paul Rigot : à 21 ans, aucun club de ProB n’avait daigné lui faire passer un essai l’été dernier, avant que Monaco ne décide de tenter le coup. Hier soir, l’ex-international U18 a tout bousculé sur son passage, surtout durant la première mi-temps où il a inscrit la totalité de ses points (10), record en ProA de sa jeune carrière. Le cas Nik Caner-Medley, c’est autre chose. A 33 ans, il montre qu’il est toujours un grand d’Europe. Sous le maillot de Valence, il fut, en 2012, le meilleur marqueur d’une finale d’Eurocoupe. Simplement, avec Monaco, il a accepté les rôles de l’ombre certains soirs. Face à Villeurbanne, avec tous les absents, il fallait bien que quelqu’un explose son record en saison. Et, forcément, Nik l’a fait, sans rien rater ou presque (9/13 aux tirs, 8/8 aux lancers). Monaco a mené 2619 et encore 81-69 à 4 minutes de la sirène. C’est à dire, du début à la fin. JD Jackson a eu beau tout essayer, les joueurs, les systèmes, la grinta est toujours restée du même côté. De quoi rester dubitatif, quand on sait l’effectif et le budget de l’ASVEL, le plus gros de ProA. Le retour de Casper Ware (22 pts), la touche de Jean-Charles (15 pts) et le festival aérien de Bandja Sy (le petit frère d’Amara) laissent toutefois penser que le champion n’est pas mort. On remet ça demain Les journées s’enchaînent : demain soir, la Roca Team recevra Orléans, une équipe qui, elle, lutte pour son maintien. Le coup d’envoi a été avancé (19h) afin de permettre aux fans de ne pas rater le Dortmund-Monaco de la Ligue des champions.