Monaco-Matin

Le pari Bercy de la MBA

Prétendant­e à la montée en NF1, la Monaco Basket Associatio­n dispute, vendredi à l’AccorHotel­s Arena, contre Ifs (NF1), la première finale du Trophée coupe de France de l’histoire de Monaco

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Cette saison à Monaco, c’est un régal à tous les étages de la maison sport. Si l’ASM foot et basket trustent les projecteur­s, le sport « amateur » n’est pas en reste d’exploits. A commencer par les demoiselle­s de la Monaco Basket Associatio­n qui, vendredi soir (18 heures), disputeron­t la première finale du Trophée coupe de France de l’histoire de la Principaut­é. Une prouesse non négligeabl­e pour un club créé en 2009. «J’avais fixé comme objectif d’atteindre une finale dans les dix premières années. Je ne pensais pas que ça arriverait aussi vite. Je suis très fier et tout le mérite revient à la coach et aux joueuses qui récoltent le juste fruit de leur travail», s’enthousias­me Eric Eléna. Un président de la MBA pas au bout de ces émotions en cette saison où l’objectif principal est, et reste, l’accession en Nationale 2. Le Trophée coupe de France n’étant que « la cerise sur le gâteau ». Une occasion d’ouvrir l’armoire à trophées mais, surtout, un moyen de faire éclater aux yeux de la France du basket le travail effectué par le club pour, partant de la Départemen­tale pré-excellence, en arriver à frapper aux portes de la NF1. Passer, en sept ans, d’un terrain d’entraîneme­nt en dur à Menton au parquet d’une salle de 15 000 places, vendredi à Paris.

Rigueur et humilité

Samedi dernier à Annemasse, au terme d’une 21e victoire (57-65) en 22 rencontres, la MBA a bouclé en leader une saison régulière rondement menée, sous la pression de Martigues et de l’AS Monaco. Deux rivaux qui n’auront jamais démérité, sans jamais réussir à faire vaciller l’ogre de cette poule A de NF2. Oui, l’ogre. Car dès le début de saison, l’effectif constitué par la MBA avait tout d’un épouvantai­l et laissait présager d’un effet rouleau compresseu­r. Restait l’aléa du sport : que la mayonnaise prenne entre un socle de six joueuses et trois renforts estivaux: la jeune Lettone Paula Luke, et les expériment­ées Alex Tchangoue et Elodie Decker. « À l’extérieur, des gens nous ont dit : “Ça va pour vous avec l’effectif que vous avez”. Mais nous, on ne se rend pas compte, on travaille et on ne se prend pas pour d’autres », confie cette dernière. Humilité et continuité, selon Eric Eléna. « Nous avons avancé l’objectif de la montée en début de saison mais pas par prétention. On a travaillé pour ça, notamment avec l’apport d’Olga depuis trois ans. Tout le monde la connaît. Elle est sollicitée par des clubs, y compris de Ligue, chaque année. Notre chance, c’est qu’elle aime la région. » Olga Tarasenko. Main de fer dans un gant de velours et architecte de la montée en puissance de la MBA. Ses ressorts? Travail, discipline, combativit­é, esprit de famille et amour du basket. La même recette qui lui avait permis de déjouer tous les pronostics avec le Cavigal de Nice pour décrocher, en 2011, le titre de champion de France de Ligue 2 à Lyon. « Elle est rigoureuse et stricte, ça ne veut pas dire qu’on ne peut pas rire. Je passe à tous les entraîneme­nts et ça envoie du lourd, mais les joueuses acceptent complèteme­nt. Je n’interviens jamais, j’ai une totale confiance en elle », atteste le président. L’intéressée concède volontiers ces exigences qui ont forgé sa renommée. « J’ai repris le club en N3 alors qu’il jouait le milieu de tableau avec mon amie Babeth Aranda. J’ai ramené Morgane Plestan et Jeanne Senghor, qui revenait de son accoucheme­nt [ancienne capitaine du Cavigal Nice, championne de Ligue 2 et internatio­nale sénégalais­e, NDLR] ,etonaobten­u la montée. L’année dernière, j’avais un groupe de six joueuses très soudées sur, et en dehors du terrain. J’avoue que j’ai un peu trop tiré sur les joueuses. On était juste pour les play-offs mais on est arrivé au bout du bout. »

Pas le temps de savourer

D’où quelques réticences à jouer à fond la coupe de France cette saison, malgré trois recrues. À courir deux lièvres au risque de perdre sur tous les tableaux. Sauf qu’à forger des compétitri­ces, on s’expose à décupler leur soif de victoires. Et

« Il a ramené quelques jeunes joueuses de Mondeville et Julie Legoupil et c’est une équipe qui défend fort ». reste vraiment particulie­r », «ça les tours de coupe passant, autant de points de bonus étaient crédités au championna­t. Jusqu’aux quart et demi-finales à Orthez, ponctués de deux performanc­es contre des équipes de NF1, La Tronche et le Pays Rochelais. De bon augure avant la finale de vendredi contre le CB d’Ifs (NF1)… mais attention à en garder sous la semelle. Car si la MBA a caracolé en tête du championna­t en phase régulière, sitôt la finale du Trophée coupe de France disputée, il faudra rebasculer sur les play-offs d’accession à la NF1. Quatre matchs couperets, avant une éventuelle phase finale à quatre clubs, fin mai à Brive. Comme toujours, Olga Tarasenko garde les pieds sur terre. « Depuis Orthez, on n’entend parler que de Bercy. Mais il ne faut pas oublier que le premier objectif, c’est la montée. » La cohésion démontrée ces derniers mois sera donc primordial­e jusqu’à la dernière seconde. «On forme un réel groupe. Olga a d’ailleurs construit son équipe en fonction du niveau de basket, bien sûr, mais surtout de l’humain », rassure Elodie Decker. Le slogan du club est d’ailleurs on ne peut plus clair : « We are one ». Une solidarité affichée, et éprouvée, selon Eric Eléna. « Elles font leurs trois entraîneme­nts de la semaine ensemble et après on les retrouve toutes ensemble au cinéma ou au restaurant. » Une joie de vivre palpable sur les dab collectif après chaque victoire, un Mannequin Challenge au Casino de Monte-Carlo, ou encore les vidéos humoristiq­ues de Melissa Uhel, alias Mely Curly sur le web.

« C’est une finale mais, à Bercy, ça fout forcément les pétoches. C’est le mental qui va faire la différence et quand Olga est derrière moi je me dis que rien ne peut nous arriver. Et, quelle que soit l’issue, on est en N et en finale de la coupe de France, c’est tout bénèf ».

« Si le club avance c’est qu’il forme une vraie famille, du président aux bénévoles »,

« J’offre les places et les Tshirts, ils s’occupent du transport et de l’hébergemen­t

 ??  ?? De gauche à droite, et de haut en bas : Candice Facchini, Kitija Stolce, Paula Luke, Leslie Fournier, Alex Tchangoue, Melissa Uhel, Coralie Magoni, Morgane Plestan et Elodie Decker. Sous la direction d’Olga Tarasenko et la présidence d’Eric Eléna....
De gauche à droite, et de haut en bas : Candice Facchini, Kitija Stolce, Paula Luke, Leslie Fournier, Alex Tchangoue, Melissa Uhel, Coralie Magoni, Morgane Plestan et Elodie Decker. Sous la direction d’Olga Tarasenko et la présidence d’Eric Eléna....

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