Stade Niçois : l’union fait (aussi) sa force
Vainqueurs de Bédarrides au tour précédent dans une adversité extrême, les Niçois ont fait le plein de confiance avant d’aborder la double confrontation face à Vienne
On a souvent coutume de dire que c’est dans les moments difficiles que les équipes se forgent. Dès lors, comment ne pas considérer le match disputé par le Stade Niçois à Châteauneuf-du-Pape dimanche dernier comme potentiellement fondateur en vue de la suite ? S’ils n’ont pas décroché de victoire face à Bédarrides ce jourlà (24-24), la saveur était la même, avec une qualification décrochée dans un contexte d’adversité sans précédent. Face à un adversaire chez lequel le duel avait viré au pugilat en phase régulière, contraints de jouer avec une infériorité numérique de trois joueurs, avec un vent à décorner les boeufs, et à la merci d’un essai transformé qui les aurait boutés hors de ces playoffs, les rouge et noir ont pourtant fait corps pour faire fi de ces éléments défavorables et avancer.
« Tout le monde s’est donné à fond »
De l’avis de tous, la cohésion du groupe s’en est trouvée renforcée : « On se demande encore comment on a tenu. On était dans nos cinq mètres, à défendre
comme on pouvait. Plusieurs fois, les joueurs de Bédarrides étaient sur le point de marquer, mais il y avait toujours l’un d’entre nous qui revenait de nulle part pour les stopper » ,raconte le pilier Mourad Frih. « Tout le monde s’est
donné à fond. Même des joueurs dont le rôle principal n’est pas forcément la défense, comme par exemple Luciano Orquera, ont enchaîné les plaquages. Ça nous a vraiment soudés », complète-t-il. « C’est le mental qui nous a permis
de passer. En début de saison, on n’aurait peut-être pas eu cette volonté d’aller jusqu’au bout. On sent que maintenant, il y a un vrai groupe, par rapport à ce genre de match. Ça crée un collectif, et c’est très important. Au rugby, si tu n’as
pas un groupe soudé, tu peux avoir les meilleures individualités du monde, tu ne peux rien faire. Je sens qu’il y a un truc qui est en train de se faire », estime l’ailier Charles Kandé. «Ça ne date pas de dimanche dernier, ça fait quelques matchs que l’on monte en puissance, ça arrive au bon moment », tempère-t-il.
Confirmer dès demain
Et si l’entraîneur, David Bolgashvili, a évidemment apprécié la force de caractère démontrée par ses troupes, il espère aussi vivre les rencontres à venir avec un contexte moins défavorable : « On aimerait simplement être arbitrés comme tout le monde, qu’on nous laisse jouer normalement », plaide-t-il alors que ses joueurs se font sanctionner de manière parfois disproportionnée. D’autant que dès demain, l’unité du groupe sera à nouveau mise à l’épreuve avec un gros morceau : Vienne, qui a survolé sa poule (15 victoires en 18 matchs) et qui arrivait tout droit de Fédérale 1. Malgré quelques petits bobos, le groupe a relativement bien traversé le premier des trois duels qui doit le mener vers la montée. Cette rencontre sera l’occasion de valider le fait que cet esprit qui anime les Azuréens depuis quelques semaines peut renverser des montagnes.