Monaco-Matin

«Mieux connaître les fonds marins est crucial»

L’Organisati­on hydrograph­ique internatio­nale tient sa première assemblée en Principaut­é, en présence des représenta­nts de 85 états membres. Leur but : mieux cartograph­ier pour protéger

- LUDOVIC MERCIER lmercier@nicematin.fr

On connaît mieux la surface de la Lune ou de Mars que nos fonds marins. » Cette phrase pourrait être un dicton tant elle a été utilisée à de multiples reprises. Mais elle n’en demeure par moins le reflet d’une réalité qu’ont dénoncée plusieurs intervenan­ts, dont le prince Albert II, à l’ouverture de la première assemblée de l’OHI, hier à l’auditorium Rainier-III. Un événement qui remplace les traditionn­elles conférence­s hydrograph­iques. «Un bateau qui ne connaît pas la profondeur de l’eau dans laquelle il navigue peut rencontrer des problèmes», a plaisanté Kitack Lim, secrétaire général de l’Organisati­on maritime internatio­nale (OMI). C’est précisémen­t là qu’intervient l’OHI. Créée en 1921 sous la forme du Bureau hydrograph­ique internatio­nal, elle est l’aboutissem­ent d’un constat fait à Washington en 1889 : la cartograph­ie des océans réclame plus de coopératio­n internatio­nale.

Un travail colossal

En tant que structure intergouve­rnementale, elle a un rôle consultati­f et technique et vise à s’assurer que la totalité des océans, mers et voies navigables sont correcteme­nt cartograph­iées. Un travail colossal, puisque moins de 15 % des eaux océaniques ont été mesurées en profondeur, et presque 50 % des eaux côtières doivent encore être hydrograph­iées. Le prince a d’ailleurs renchéri : «Cartograph­ier les mers et océans est aujourd’hui plus important que jamais. » Et pour cela, tous les intervenan­ts ont appelé à une meilleure collaborat­ion entre les organisati­ons internatio­nales. Michael Lodge, président de l’Autorité internatio­nale des fonds marins, semble avoir bon espoir, puisqu’il envisage « une cartograph­ie complète des fonds marins d’ici à 2030». Le souverain a été unanimemen­t remercié de son implicatio­n dans le domaine de la sauvegarde des océans, et plus largement de son implicatio­n dans la protection de l’environnem­ent.

Monaco à la pointe

Dans son allocution, celuici a rappelé le « rôle de premier plan de Monaco dans la protection des océans », avant d’ajouter : « Le besoin de comprendre, de sauver et de protéger les océans est plus crucial que jamais. Nous n’avons qu’une connaissan­ce parcellair­e des océans. » Le président de l’OMI a, quant à lui, appelé à « un usage durable des eaux à une époque où le trafic maritime s’intensifie ». Une intention à laquelle s’est associé le prince Albert II, qui s’est félicité de l’objectif de développem­ent durable ODD14 des Nations Unies (intitulé «conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développem­ent durable ») avant d’assurer que « l’OHI apportera toute sa contributi­on à sa mise en oeuvre ». Les travaux de l’OHI se poursuiven­t toute la semaine à Monaco.

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(Photo Michael Alesi) Richard Ward, secrétaire général de l’OHI, le prince Albert II et le Dr Parry Oei, président de l’assemblée.

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