Monaco-Matin

ASM : une équipe bis à Paris ?

Alors que Leonardo Jardim a clairement fait comprendre qu’il allait faire tourner son effectif face au PSG, l’ASM devrait bien aligner une équipe très inexpérime­ntée

- MATHIEU FAURE

Voilà plusieurs semaines que la date du 26 avril est cochée sur le calendrier de l’AS Monaco et du Paris-SG. Ce qui devait être une dernière bagarre entre les deux équipes françaises les plus performant­es de la saison en demifinale de Coupe de France est en train de devenir un match presque sans intérêt. Parce que Monaco a d’autres chats à fouetter dans sa ‘‘trèèèèèèss­sss’’ longue saison. Actuelleme­nt, les Monégasque­s ont un titre de champion de France à aller chercher (leader avec un match en moins) et une demi-finale de Ligue des champions à disputer contre la Juventus Turin, la semaine prochaine. Autant dire que la Coupe de France n’apparaît pas comme une priorité sur le Rocher. « Cette partie va se situer entre deux matchs très importants avec seulement deux jours de récupérati­on à chaque fois. Nous n’avons pas le choix, il faudra faire tourner l’effectif et garder les joueurs les plus utilisés pour samedi contre Toulouse. On va utiliser les joueurs qui ont peu joué et des joueurs de la CFA » avançait Leonardo Jardim, lundi, en évoquant le match.

La règle des «»

Il y a bien entendu une marge entre aligner une équipe de CFA et une équipe remaniée car le règlement de la Coupe de France est très strict, il impose la présence, sur la feuille de match (composée de 18 noms), d’au moins 7 joueurs ayant disputé l’une des deux dernières rencontres officielle­s Ce soir, les « cadres » habituels devraient plutôt prendre place sur le banc. Jardim a décidé de jouer l’intox à fond en alignant un onze de départ très proche de l’équipe habituelle de CFA. « Ce n’est pas leur rendre service que de les lancer au Parc des Princes pour une demi-finale de Coupe de France face à un PSG qui veut tout gagner, lance sans complexe l’ancien Parisien et Monégasque Mickaël Madar, consultant aujourd’hui pour Canal Plus. Surtout qu’il y a moyen de composer une équipe remaniée. Et quand vous pouvez faire appel à Raggi, Dirar, Touré ou Cardona qui commence à emmagasine­r du temps de jeu, vous pouvez garder une équipe de départ compétitiv­e malgré tout ». Au fond, qui en voudrait à l’ASM de présenter une équipe bis dans un match de Coupe de France quand la Ligue 1 et la Ligue des champions sont encore au menu ? Pas grand monde. Madar encore : « C’est inévitable de faire des choix à ce moment de la saison, surtout si vous voulez reposer vos cadres pour les échéances de mai qui vont arriver très vite. Un entraîneur est aussi là pour faire des choix. Là, Jardim souhaite reposer ses titulaires et éviter les blessures éventuelle­s. Les fenêtres de tirs sont peu nombreuses pour le faire ».

À la découverte de Bongiovann­i

Cette saison Monaco a déjà été chercher des qualificat­ions avec une équipe remaniée, que ce soit contre Sochaux, Chambly ou Lille en quart de finale. « C’est un groupe homogène qui est dans une dynamique de victoire qui permet à tous les joueurs d’avoir confiance, et dans le football ça permet de faire de belles choses » poursuit Madar. C’est pourtant un groupe relativeme­nt inexpérime­nté qui va prendre la route de Paris ce matin. Il a des airs de Gambardell­a mais n’en demeure pas dépourvu de talents avec des jeunes pousses prometteus­es comme le Belge Adrien Bongiovann­i (18 ans) qui sera sur la feuille de match pour la première fois de la saison. Et ce n’est pas le seul. Une manière comme une autre de tester des garçons prometteur­s dans le seul match de cette fin de saison « sans pression ». « Dans tous les cas, Monaco viendra pour faire un truc, je n’ai jamais entendu un entraîneur vouloir faire l’impasse sur un match. Jardim va préparer cette rencontre pour faire quelque chose et ceux qui joueront auront faim, et cette année à Monaco, ils ont tout le temps faim », conclut Madar. Ce choix délibéré et assumé de faire l’impasse sur le match se défend. C’est surtout une manière de montrer aux instances du football français qu’il est important de penser les calendrier­s nationaux en adéquation avec les réalités européenne­s. Cette saison, la France envoie deux équipes en demi-finale européenne (ASM et OL). Il serait peut-être temps d’aider ces équipes-là dans leur gestion des matches. Un combat que Jardim mène depuis son arrivée en France. 1. Les 15 joueurs ayant disputé l’une des deux dernières rencontres officielle­s (Dijon et Lyon) : Subasic, Touré, Raggi, Glik, Jemerson, Mendy, Fabinho, Bakayoko, Moutinho, Dirar, Silva, Lemar, Germain, Falcao et Mbappé.

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