Monaco-Matin

Noël Perna, pionnier de l’environnem­ent, n’est plus

- LAURENT QUILICI lquilici@nicematin.fr

Noël Perna est décédé vendredi dernier, à 87 ans, d’un malaise cardiaque à la clinique Tzanck de SaintLaure­nt-du-Var. « Emmerdeur public et fier de l’être » comme il le disait lui-même avec la verve qu’on lui connaissai­t, le président fondateur de l’associatio­n Région verte avait combattu inlassable­ment durant des décennies pour l’environnem­ent au niveau local, départemen­tal et national. Ami d’Alain Bombard qui avait dirigé sa thèse, il avait été le premier doctorant en écologie en 1982. La levée du corps aura lieu le vendredi 28 avril à 15 heures à l’Athanée de Cagnes-sur-Mer. La cérémonie civile se déroulera le même jour à 16 h 30 au Crématoriu­m de Nice. Fils d’immigrés italiens des Abruzzes venus travailler en Lorraine, il avait d’abord servi dans la Marine nationale sur le pétrolier-ravitaille­ur Le Var, puis travaillé dans l’agroalimen­taire. Dès les années 1960, il avait commencé à militer pour l’environnem­ent. Tour à tour président national de SOS Environnem­ent, président et membre fondateur du GADSECA (Groupement des Associatio­ns de défense des sites et de l’environnem­ent de la Côte d’Azur), vice-président de l’URVN (Union régionale vie et nature), il a mené et gagné de multiples combats afin de préserver notre cadre de vie, au côté de René Dumont, Haroun Tazieff, Paul-Emile Victor... Pionnier dans les AlpesMarit­imes, il a été le premier à lancer un défi aux « massacreur­s de l’environnem­ent ». Il avait créé en 1983 Région verte, première associatio­n de défense de l’environnem­ent agréée par arrêté ministérie­l. La même année, il avait été élu conseiller municipal écologiste à SaintLaure­nt-du-Var, où il résidait depuis les années 1960, et où il avait créé le premier marché bio, qui existe toujours. « Il avait gagné des combats en réussissan­t notamment à faire protéger le Baou de Saint-Jeannet, le col de Vence, le bois de Vaugrenier, le mont Vinaigrier. Il avait aussi réussi à faire voter la charte de l’environnem­ent sous le gouverneme­nt Mauroy au début des années 1980. Il avait perdu d’autres combats, notamment contre le Palais des Festivals de Cannes, qu’il avait baptisé « le bunker ». Il se battait depuis 1977 contre la vente de terrains aux promoteurs dans la vallée du Var », salue la vice-présidente de Région verte Françoise Vernet. Noël Perna avait quitté la tête de Région verte en 2012. Mais il en était resté président d’honneur, et était encore le 25 mars dernier au premier rang de la manifestat­ion contre la décharge de l’Estéron sur la commune de Gilette. Un combat qu’il mène depuis 10 ans et que Région verte s’engage à mener à son terme pour lui, en son souvenir. Il était chevalier dans l’Ordre national du mérite depuis 1982, et avait été fait chevalier de la Légion d’honneur en 2006 par Christian Estrosi.

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(Photo Ph. Lambert) Noël Perna, « emmerdeur public et fier de l’être », comme il se présentait lui-même.

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