Monaco-Matin

LIGUE  JOURNÉE) / NICE - PSG (DIMANCHE H) « C’est mon club, ma vie »

Robby Langers est l’invité d’honneur d’un match exceptionn­el. En attendant le choc, il se raconte

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Dimanche soir, à moins d’un phénomène surnaturel, il ne montera pas au grillage. Il n’y en a pas à l’Allianz Riviera. Il réservait ça au vieux Ray quand nous étions jeunes et beaux. Aujourd’hui, Robby Langers a  ans. L’attaquant luxembourg­eois, entré dans la légende du Gym un soir de mai  après avoir claqué quatre buts lors d’un barrage éternel face à Strasbourg, travaille pour la Loterie Nationale de son pays. Normal : Robby est un gagnant. En attendant de lui faire la bise, il est au bout du fil... Moi, quand Nice m’appelle, j’arrive. Le Gym, c’est mon club. Une partie de ma vie. Logiquemen­t, dimanche, j’aurais dû être à Lisbonne avec ma femme et des amis. Je vais écourter le séjour. Je suis toujours prêt à chambouler mon agenda pour l’OGCN. Etre invité pour cette affiche est un honneur et une joie. Tu n’ignores rien de la saison que traverse le club... Elle est tout simplement exceptionn­elle. Je vois peu de matchs à la télé, mais je me tiens informé. Quand le Gym joue, j’ai toujours un oeil sur mon portable ou ma tablette. Je regarde les buts. Je lis les journaux. Claude Puel avait posé les bases. Il avait fait un travail remarquabl­e, insistant sur le jeu. Il avait eu des résultats. ‘‘Lulu’’ les a sublimés en y apportant sa touche personnell­e. Tu l’appelles ‘‘Lulu’’ ? C’est de l’affection. Je suis admiratif. Tu sais, on est passé par le même club : le Borussia Mönchengla­dbach. Moi, j’y ai joué, lui l’a entraîné. Il a une cote fantastiqu­e là-bas. Les gens le vénèrent. C’est un coach qui cherche toujours à jouer et à gagner. C’est son identité. Chez les joueurs niçois, tu as un chouchou ? J’ai vu le Gym s’imposer à Metz (-). Moi, je regarde avant tout les attaquants. Leurs déplacemen­ts. Leurs appels. Leurs gestes. J’ai beaucoup aimé Plea. Aujourd’hui, il est pas mal du tout. Demain, il sera très fort. Un autre joueur m’a emballé : Seri. Tout ce qu’il fait est juste. Il respire le foot. Et Balotelli ? Ah Mario ! Je l’adore. Surtout depuis qu’il a éliminé, tout seul ou presque, les Allemands, à Varsovie, lors de la demi-finale de l’Euro . Il leur avait mis deux buts. Je ne déteste pas voir la Nationalma­nnschaft au tapis... Balotelli est capable de tout. Il peut marquer des buts d’anthologie et faire des choses ahurissant­es. J’aime ce côté foufou. Fantasque. Mario à Nice, c’est ‘’Veni, vidi, vici’’. Lui, c’est Jules Cesar (rires). Venons-en à ce Nice-PSG... Contrairem­ent à Paris, le Gym n’a rien à perdre. Il a déjà réussi sa saison. Maintenant, c’est du plaisir, du bonus. Et puis, on ne sait jamais... Allez, on y croit jusqu’au bout ! Ton pronostic ? - pour nous. Le podium final ? . Monaco, . Paris, . Nice. Mais j’aimerais tant me tromper... Un mot sur Monaco ? Impression­nant. L’Allianz Riviera, tu connais ? J’y suis venu deux fois. Pour l’ouverture contre Valencienn­es. Et face au PSG en avril . Ne me demande pas le score (défaite du Gym -) ,jeme souviens surtout que la populaire Sud était fermée. L’Allianz Riviera est un stade superbe, mais je te rassure : je n’ai pas oublié mon vieux Ray. Ce stade, je l’amènerai au ciel avec moi. Avec son grillage... La scène où je grimpe au grillage face à Strasbourg lors de cet inoubliabl­e match de barrages (-) est dans l’histoire du club. Et dans la mienne. J’étais en transe. Chaque fois que je viens à Nice, on m’en parle. Lors de la ‘’der’’ du Ray, Virginie Rossetti (directrice de la communicat­ion) l’avait inscrite au protocole et m’avait demandé de la refaire. Je ne m’étais pas dérobé, mais j’étais mort de trouille. J’avais peur de ne pas réussir à monter au grillage. Tu imagines si j’étais tombé... Ah, ce Nice-Strasbourg, impossible de ne pas l’évoquer... C’est le match de ma vie. Une folie. Je marque  buts en une mi-temps. On gagne -. On reste en Première Division. Nice-Strasbourg est ce que j’ai vécu de plus fort... Avec la naissance de mes enfants. Juré ! Raconte-nous une anecdote à propos de cette soirée... Avant le match, nous étions au vert à Sophia-Antipolis. À l’époque, nous prenions nos voitures pour nous rendre au Ray. Dans le parking de l’hôtel, Jules (Bocandé) me dit : ‘’Robby, je viens avec toi. Ta vieille Ford ne craint rien. Moi, si ça tourne mal et qu’on descend en D, les supporters vont me casser la Porsche.’’ On a fait le trajet tous les deux. Dans la voiture, je lui ai dit : ‘’Papy, je l’appelais Papy, dès que le ballon est en l’air dévie-le vers le but. Tu sautes, je fonce !’’ C’est comme ça qu’on a inscrit le premier but. Ouverture de Jean-Philippe Rohr. Jules prolonge de la tête et je conclus. Jules prenait tout de la tête. Bref, ce but on l’a marqué dans ma voiture... Le plus fort avec qui tu as joué à Nice ? Jules (Bocandé) était un monstre de puissance et de générosité. Il n’y avait pas de jalousie chez lui. Que de l’amour. J’ai pleuré quand il est mort. L’autre joueur exceptionn­el avec qui j’ai évolué à Nice : Milos Djelmas. Il avait un grain de folie en lui. Quand il avait envie, il pouvait dribbler toute l’équipe adverse. Un surdoué qui pouvait t’obtenir cinq penaltys par match. Le plus drôle ? On avait deux snipers dans l’équipe. El Haddaoui et Ricort. ‘’Mus’’ chambrait et Roger avait l’art de raconter les histoires. Le défenseur le plus méchant que tu as croisé ? Carlos Mozer (OM). Une brute. Il faisait mal. Tu as aussi joué avec deux phénomènes... J’ai eu la chance de voir éclore Matthäus et ‘’Zizou’’. J’ai connu Lothar Matthäus à Mönchengla­dbach. A  ans, il était fort, ambitieux, méchant. Il voulait déjà ‘’bouffer’’ tout le monde. Zidane, à Cannes, c’était autre chose. Mais j’ai vite compris que lui aussi irait loin...

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Alors Robby, le Gym a bouleversé ton agenda ? Robby Langers
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