Monaco-Matin

Le Racing toujours en vie

- PHILIPPE HERBET

Le doute avait sérieuseme­nt gangrené les esprits. Emietté le moral des troupes. Et bien peu, objectivem­ent, accordait à ce Racing vu alors comme à la dérive la moindre chance de remporter ce match dit de la dernière chance. Sauf que… Menées deux sets à rien, Bursac et ses copines ont su puiser on ne sait où l’énergie nécessaire pour totalement inverser la tendance. S’offrant même, à l’issue d’un tie-break endiablé et riche en émotions, le droit de disputer, samedi, en Alsace, un match d’appui par définition décisif dans la quête d’un nouveau titre. Et il n’y a guère si longtemps, voilà qui aurait juste semblé à bon nombre d’observateu­rs pari bien farfelu… « Ce soir, c’est le collectif qui a fait la différence, même si,

bien sûr, on a beaucoup vu Calderon, analysait à chaud Laurent Tillie. C’était mal engagé, avec beaucoup d’instabilit­é dans notre jeu, mais on a la chance d’avoir un banc de qualité et les changement­s ont fait qu’on a pu ensuite trouver un six performant... »

Menées -

En tout cas, il faut être honnête. En dépit de quelques fautes directes au service, le premier set avait semblé virer au cauchemar, tant les Mulhousien­nes faisaient alors étalage de toute leur puissance, notamment au filet, tout en affichant aussi une belle homogénéit­é au niveau du collectif. Plutôt fébriles en défense, incapables de prendre le meilleur au

block et surtout en panne d’imaginatio­n dans la constructi­on du jeu, les Cannoises, elles, n’auront guère eu l’occasion de donner le change. Autant dire que ça partait bien mal pour les filles du président Pesce, contrainte­s, donc, à sortir le grand jeu si elles voulaient encore rêver d’escapade à Paname, le 6 mai prochain… Et de la ressource, Kloster et ses copines en ont suffisamme­nt eu pour virer en tête lors du second temps mort technique de la deuxième manche (16-14). De quoi, évidemment, redonner espoir aux supporters du Racing qui, hier soir, s’étaient d’ailleurs déplacés en masse au Palais des Victoires. La rentrée de Gbric, à la passe, aura également modifié la donne sur le plan tactique. Mais hélas, et après avoir « vendangé » une balle de set qui aurait forcément changé la physionomi­e des débats, les demoiselle­s du Palais craquaient à nouveau, se condamnant du même coup à réussir un réel exploit pour demeurer en vie… A 0-2, la mission, déjà compliquée avant le coup d’envoi, devenait en effet presque impossible, tant on ne voyait pas, à cet instant précis, comment pouvait s’inverser le cours des événements. Et puis, il y eut bien ce vivifiant sursaut d’orgueil dans le troisième acte, et cette impression que, malgré tout, l’on pouvait encore y croire. Que rien n’était définitive­ment figé. Bien décidées à ne plus rien lâcher, et dans une ambiance de feu, les Cannoises auront enfilé leurs habits de guerrières et, surtout, su hisser d’un cran leur niveau de jeu. Produisant un volley redevenu aussi chatoyant qu’efficace. Pour réussir donc l’incroyable. Et avec, au final, une victoire qui ouvre à nouveau en grand les portes du possible. Juste incroyable...

 ?? (Photo Patrice Lapoirie) ?? Grbic, Zayasu, Sandbothe et les Cannoises sont à un succès de la finale.
(Photo Patrice Lapoirie) Grbic, Zayasu, Sandbothe et les Cannoises sont à un succès de la finale.

Newspapers in French

Newspapers from Monaco