CHAMPIONS LEAGUE / FINAL FOUR A TENERIFE / BANVIT-MONACO DEMAIN « On se sent prêts »
Nik Caner-Medley, l’intérieur de la Roca Team, évoque la foi d’une équipe très soudée
Voix grave à la George Clooney, élocution parfaite, cursus universitaire dans une fac réputée (Maryland), Nik Caner-Medley ferait sans doute un bon président... Dans l’immédiat, l’intérieur américain ne brigue pas un mandat mais un titre continental avec l’AS Monaco, qui s’apprête à disputer à Tenerife le Final Four de la Ligue des champions (demi-finale contre les Turcs de Banvit demain à h). À ans, Caner-Medley est l’un des piliers de l’excellent parcours de la Roca Team. Finaliste de l’EuroCoupe en avec Valence, il avait alors cassé la baraque ( pts, rebonds) mais son équipe n’avait pu battre Moscou. Le revoici à l’aune d’un grand événement. Oui. Le club a beaucoup oeuvré ces dernières semaines pour que tout le monde soit à %, ou pas loin, pour cette demi-finale contre Banvit. Des joueurs très importants sont revenus. C’est le cas de Jamal (Shuler). C’est un leader pour nous. L’avoir de nouveau sur le parquet, c’est génial. Son énergie et son leadership sont vraiment importants. Zack, Yak, Sergii, de retour, c’est aussi essentiel. On est au complet, on se sent prêts. Le Final Four, c’est un moment très particulier ? Personnellement, j’ai joué un Final Four en ans de carrière, et vous ne savez jamais quand cela se reproduira. Il faut être dans l’instant, tout donner. Tenerife est un endroit magnifique, je connais (il a joué à Gran Canaria, sur l’île d’à côté, lors de ses débuts en Espagne en /)... Les fans là-bas sont très enthousiastes. C’est l’Espagne, une terre de basket en Europe. Je sais que toute l’équipe a hâte de vivre ce grand moment. Oui, c’est une équipe très solide à tous les postes. Leur meneur (Jordan Theodore) est fort, il est le leader et aussi le baromètre de cette formation. On les a affrontés deux fois en poule, on les connaît (défaite - Turquie et victoire - à Monaco). Je crois que la clé pour s’imposer sera d’abord de stopper Banvit. Ils ont beaucoup de talents en attaque. Il faut éviter qu’ils ne s’expriment. Le fait de les avoir affrontés à deux reprises ( v, d), ça change quoi dans l’approche ? Les deux équipes savent à quoi s’attendre. Cela dit, il ne faut pas trop se focaliser sur l’adversaire. On a nos armes, nos systèmes, notre volonté, le rêve d’aller le plus loin possible. C’est là-dessus qu’il faut s’appuyer. Nous formons un groupe hors du commun, et pas que sur le parquet. Il y a beaucoup d’entente et de respect entre nous. Chacun connaît très bien son rôle. Nous pouvons aller très haut. Les oligarques (présumés!) du Basket français voyagent en low coast. Ni caviar, ni jet privé, ni salon aux sièges moelleux... Pour rejoindre Tenerife, Monaco a emprunté hier matin le vol Vueling VY 3216, classe éco, avec escale d’1h30 à Barcelone. 3e budget de ProA (6,3 millions d’euros), l’ASM ne plane pas plus haut qu’un modeste club de Ligue 2 de foot... Au pays du basket, cependant, les double-mètre ont besoin d’un minimum d’espace pour caser leurs guibolles. Pour Bang Fofana (2,13m), Brandon Davies (2,06m), Amara Sy (2,02m) et toute l’équipe, en fait, les issues de secours constituent une solution. Sur ce plan, la compagnie a bien joué le jeu. Sous sa capuche, Jamal Shuler pique un roupillon. A Barcelone, le vol est bondé... Un club de retraités catalans a mis le cap sur les Canaries, pas du tout au courant d’un Final Four de basket et plus motivé à la vue des paniers garnis. Il y a aussi des retraités de l’ex-Union soviétique, qui n’ont rien d’oligarques, eux non plus. Mon voisin de siège a des faux airs de Gorbatchev, la tâche en moins. Il ne tient pas en place. Que cherche-t-il en permanence, sous son siège ? Mystère. L’A321 longe la péninsule ibérique avant de laisser derrière lui les côtes du Portugal et ses étendues sableuses. C’est l’Atlantique, et donc bientôt l’Amérique, pardon, les Canaries... Du bleu à l’horizon, mais des cumulus à l’arrivée et un brin de pluie. 4h de vol en tout. Peu avant la piste, l’avion a survolé de près un petit volcan éteint. Vue imprenable sur le cratère ! L’île a l’air bien verte. Ambiance quasi-tropicale. Il fait 23 degrés. Bang Fofana a enlevé son bonnet, Zack Wright et Dee Bost attendent côte à côte les bagages. En début de saison, on se demandait comment allait fonctionner la concurrence entre ces deux meneurs au gros CV. Résultat, les deux «point guards» sont les deux meilleurs amis du monde. Ils ne se quittent plus. Après 20 minutes de route, les grues du port de Santa Cruz paraissent monter la garde devant l’hôtel.A peine le temps d’une collation et ça repart : l’entraînement des hommes de coach Z était programmé hier soir à 19h. Tenerife a obtenu l’organisation du Final Four, car c’était le seul club qualifié à posséder une salle de plus de 5000 sièges. Si le Palais des sports Santiago Martin n’est plus de la première jeunesse, c’est bien lui qui s’apprête à vibrer sur son île.