Monaco-Matin

Les jeunes pompiers formés aux feux de forêt

Toute cette semaine, neuf nouvelles recrues de ce corps militaire sont en formation. Après deux jours de théorie, ces jeunes sapeurs ont débuté mercredi les exercices pratiques sur le terrain

- Textes : Ludovic MERCIER lmercier@nicematin.fr Photos : J.-S. GINO-ANTOMARCHI

En action, mais sans feu. Hier matin, les pompiers de la Principaut­é s’entraînaie­nt au combat des feux de forêt sur les hauteurs du Mont Agel. Si de tels événements ne constituen­t pas le quotidien des soldats du feu de Monaco, ils doivent s’y tenir prêts. Car cela peut leur arriver, comme la semaine dernière à Roquebrune (lire par ailleurs). Leur mission requiert une discipline de fer, mais ce n’est pas un problème pour eux: à l’instar des marinspomp­iers de Marseille, les sapeurs monégasque­s sont militaires.

On n’invite pas le diable

À deux pas du Monte-Carlo Golf Club, les quatre camions rouges se suivent. Les hommes sont équipés pour affronter le brasier. Pour des raisons évidentes de sécurité, ils n’allumeront pas d’incendie ici. Trop risqué, trop imprévisib­le. « Le feu crée sa propre force, son propre vent. Il fait ce qu’il veut, c’est un diable », glisse le capitaine Jean Canu. Et on n’invite pas le diable. Ils affrontero­nt la chaleur et la fumée ailleurs, dans des enceintes closes, lors d’autres exercices. Si les flammes ne leur lèchent pas la peau ce jour-là, ils ont le feu en eux, dans la tête, dans les yeux, dans les jambes. En amont de l’exercice, les chefs leur donneront les instructio­ns pour qu’ils puissent imaginer comment se comportera­it le démon. « On se met en condition, en situation. C’est un excellent exercice de coordinati­on qui resserre les liens de l’équipe. On se sent plus serein après ça. Plus prêt à affronter la saison. Surtout avec tous les feux qu’il y a dans la région », confie Thomas Ithurbide, une jeune recrue. Le but ici n’est pas d’éteindre un brasier : «On leur inculque les bases de la sécurité individuel­le avant tout, mais aussi collective, et comment établir les différente­s manoeuvres pour leur permettre d’intégrer nos équipes opérationn­elles. » Se protéger d’abord, protéger les siens, pour ensuite combattre le diable.

Sécurité individuel­le

Sécurité bien ordonnée commence par soi-même. Ça pourrait être la devise des soldats du feu tant elle est répétée. À l’envi. Parce qu’un bon pompier est d’abord un pompier vivant. «On a l’image d’Épinal du héros avec le casque et les muscles. Mais avant tout, il faut un cerveau. La condition physique vient servir la mission, pas l’inverse. Et avant toute chose, il faut s’assurer de sa propre sécurité, puis de celle de ses équipiers», martèle le capitaine Canu. Alors aujourd’hui, ils se mettent en manoeuvre de protection, derrière une barrière de camion et de jets d’eau érigés stratégiqu­ement et méthodique­ment en un temps record. L’efficacité transpire chez ses jeunes militaires tout feu tout flamme. Même si ce n’est pas leur mission première, dans quelque temps ils seront prêts à épauler leurs collègues du Service départemen­tal d’incendie et de secours des Alpes-Maritimes (SDIS 06), si la nature avoisinant­e venait à s’embraser.

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 ??  ?? Comme les pompiers de Monaco ne disposent que d’un seul camion pour les feux de forêt, leurs collègues des Alpes-Maritimes sont venus en renfort.
Comme les pompiers de Monaco ne disposent que d’un seul camion pour les feux de forêt, leurs collègues des Alpes-Maritimes sont venus en renfort.

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