Monaco-Matin

Un moment historique »

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« Marine Le Pen vous ment. C’est cela qu’il faut aller expliquer. Ce matin elle était à Sète avec les pêcheurs. Allez expliquer aux pêcheurs de Bretagne ou de Normandie le programme de Mme Le Pen ! La fermeture des frontières ? Mais où ils vont pêcher, les gars du Gilvinec ? Ils n’ont qu’une trouille aujourd’hui, c’est le Brexit. Qu’est-ce qu’elle leur propose ? Rien. « Je suis frappé par l’indécence de beaucoup de dirigeants politiques qui disent : je suis prêt à être Premier ministre, il y aura cohabitati­on. Ils sont gentils, cela ne se passera pas comme ça. On va refonder la vie politique française. Marine Le Pen va investir 577 candidats aux législativ­es. Je vais investir 577 candidats aux législativ­es qui défendront le projet progressis­te. Des gens venus de tous les horizons, avec pour moitié au moins des femmes et des hommes qui n’ont pas de mandat parlementa­ire. Mais il n’y aura pas de coalition, ni avec Les « Il y a une forme d’indécence quand on est au milieu de ce combat à se poser ce type de question. Le critère, c’est la compétence, la capacité de tenir une majorité au Parlement et à « J’ai constaté qu’il n’y avait pas de front républicai­n qui se mettait en place. Collective­ment, nous avons banalisé le Front national. J’ai salué Benoît Hamon et François Fillon qui ont pris leurs responsabi­lités le soir-même. Les Républicai­ns n’ont pas pris leurs responsabi­lités. Ils se sont profondéme­nt Républicai­ns ni avec le Parti socialiste. Il n’y aura ni passedroit­s ni fatwa. Je l’ai dit dimanche: je ne demanderai pas d’où vous venez, mais si vous voulez porter sincèremen­t le projet qui est le nôtre. Il y aura bien sûr des femmes et des hommes de talent qui viennent de LR ou divisés. Je salue l’esprit de responsabi­lité de Nicolas Sarkozy, d’Alain Juppé, de Xavier Bertrand, de Christian Estrosi, de tous les dirigeants qui l’ont fait. Mais le parti lui-même ne l’a pas fait, parce qu’il va se fracturer. À côté de cela, Jean-Luc Mélenchon ne s’est pas montré totalement « La vie politique est faite d’étiquettes. Pendant des années, l’ensemble de la classe politique et parfois médiatique m’a simplement appelé l’ancien banquier. A force, ça a imprimé chez les gens. J’ai été quatre ans banquier. J’ai été plus longtemps fonctionna­ire. Je ne suis pas né banquier, je ne suis pas né dans un château, je ne suis pas l’héritier d’un système. Je suis ce Comment elle les protège ? Il y a un effet de sidération qui participe de la névrose française politico-médiatique. Les gens sont un peu fascinés par ce qu’elle fait. Elle entend la colère des gens, elle fait des selfies avec les salariés… Notre devoir dans le pays des Lumières, c’est de dire le coeur de la réalité. Je n’ai jamais fait la morale aux électeurs du Front national, même quand j’étais ministre. mener un programme robuste. J’aurai des ministres qui viendront de la société civile, mais pour la fonction de Premier ministre, il faut quelqu’un qui connaisse la vie politique. Mon choix n’est pas totalement fait, parce que les choses cristallis­ent. Je veux vraiment tirer toutes les conséquenc­es de cette période que nous vivons. Je ne reproduira­i pas l’erreur de  qui consiste à faire comme si de rien à la hauteur des aspiration­s qu’il avait soulevées. La décision qu’il a prise dimanche soir ne ressemble pas au combat de sa vie. Il illustre une partie de l’ambiguïté de l’extrême gauche française qui a oublié le coeur de ce qui était son combat, contre le totalitari­sme et pour les libertés.» « Je suis pour le maintien des Régions, contrairem­ent à Marine Le Pen. Elles sont le territoire pertinent pour le développem­ent économique, l’aménagemen­t des transports. Les Régions doivent s’articuler avec les métropoles. Les Départemen­ts ne doivent pas disparaîtr­e partout. Dans les zones où il existe une métropole, il faudra organiser la fusion. Les Départemen­ts sont les acteurs de la cohésion sociale, mais ils ne peuvent pas porter le développem­ent économique. » que je suis, je ne vais pas me maquiller, je ne vais pas inventer ma vie, mais je suis conscient du moment historique que vit le pays. Hier, en allant les voir (les ouvriers de Whirlpool, Ndlr), j’ai changé pour partie la représenta­tion qu’on a de moi. Le coeur de ma bataille n’est pas de convaincre des gens dans des salons, mais d’aller dire ma part de Je suis toujours allé parler aux gens. C’est quoi, projet contre projet ? Le sien ne tient pas une seconde. Il est l’imbricatio­n d’incohérenc­es. Un exemple, Mme Le Pen a deux propositio­ns sur le code de la route : tolérance zéro contre les chauffards et les radars, c’est du racket. Les deux sont dans son projet ! Les gens sont sensibles à ce qu’elle dit, parce que ce sont des slogans simplistes. » du PS. Ils s’agrégeront et nous permettron­t de maçonner cette nouvelle majorité. Je pense qu’on aura cette majorité. C’est toujours arrivé. Beaucoup disaient en 1981 que si François Mitterrand était élu, il y aurait une majorité de droite. » n’était. Je ne veux pas mésestimer la colère, les doutes. Je veux élargir à la fois le gouverneme­nt, qui comptera une quinzaine de ministres, et la majorité parlementa­ire. » « Lors de mon discours dimanche, j’ai parlé de joie grave. Ce sont les images qui ont fait la suite. Il fallait à un moment que la bile sorte. Il y a tant de commentate­urs qui me disaient mort, qui parlaient de bulle. Il fallait bien qu’ayant eu tort, quelque chose leur donnât raison. C’est ce qui s’est passé lundi et mardi. C’est une psychanaly­se collective de la caste politico-médiatique. Tous ces gens qui se disent : “Ce type est un métèque, il ne va jamais y arriver”. Vous passez au premier tour, ils cherchent un prétexte pour dire que ça ne marche pas. Ça ne m’a pas beaucoup ému. J’assume totalement ce moment de joie. Quand un an auparavant, vous n’étiez rien, que deux mois plus tôt personne ne vous mettait au second tour et que vous sortez en tête, c’est un moment de joie. Mais c’est une joie grave. Lundi et mardi, j’ai réfléchi à la nature de la gravité et à la manière de construire ». vérité. Je ne pourrai pas présider comme on a présidé depuis des années. Je ne pourrai pas présider protégé, enfermé, parce que la colère est telle dans le pays qu’il faut s’exposer, faire tomber les cuirasses, les digues, les forteresse­s. Ce que j’ai vu hier (mercredi à Amiens, Ndlr), c’est ce besoin de considérat­ion, de reconnaiss­ance. »

« Je pense que ce qui a fait notre pays au siècle dernier, ce sont ces moments de résistance. Ce qui a traversé notre peuple et notre pays dans sa chair, on ne doit pas l’oublier, pour mesurer le chemin fait pour sortir de là et pour mesurer le poids de la menace »,

« Quand vous avez face à vous une candidate qui renouvelle ce qu’elle a pu dire sur le Vél’ d’Hiv’, qui est l’héritière directe et assumée de quelqu’un qui a porté le négationni­sme, qui s’est construit politiquem­ent contre le général de Gaulle, bien sûr que ça a un sens d’aller à Oradour. La campagne est faite d’idées, de projets et de symbolique. Nous ne devons pas oublier que c’est de là, c’est d’Oradour que vient notre fierté républicai­ne, le CNR

qui a construit nos équilibres, notre force et le projet européen. En somme, tout ce que Madame Le Pen veut détruire ».

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