Assises des transports : le train au pilori des usagers
La dernière étape des assises régionales a fait escale à Nice avant une conférence de clôture en mai à Marseille. Mobilité, sécurité, fiabilité : ceux qui prennent le train avaient des choses à dire
Il y a eu Marseille, Digne, La Farlède, Gap et Avignon. Et il y a eu Nice où Philippe Tabarot a tenu la dernière réunion publique dans le cadre des assises régionales des transports. Un processus entamé en novembre 2016 avec, entre autres, une réunion publique dans chaque département de la région Paca, avant la conférence plénière de clôture à Marseille en mai prochain. Il s’agit d’une démarche globale consultative destinée à « répondre aux besoins réels du territoire régional, de ses habitants, de ses touristes ». Mais aussi de « rendre la parole aux usagers, échanger, débattre ». « On est là pour parler politique de transports mais aussi préparer l’avenir », a entamé Philippe Tabarot, vice-président en charge des Transports, de l’intermodalité et des déplacements à la Région.
« Conscients qu’il reste beaucoup à faire »
Il le sait, la soirée va être longue en récriminations. Alors, il précise d’emblée : « Beaucoup a été fait depuis 16 mois, [depuis que Christian Estrosi est à la tête de la Région, ndlr]. De nombreux travaux ont été engagés, des gares modernisées et le centre de maintenance pour faire gagner les trains en fiabilité et robustesse va voir le jour. » Pour autant, l’élu régional concède : « Nous sommes conscients qu’il reste beaucoup à faire. Le réseau est en grande fragilité, les infrastructures anciennes et beaucoup moins fiables que dans d’autres régions ». Et lors de cette soirée, c’est le
rail qui a monopolisé une grande partie des débats.
Le cauchemar Monaco
Au centre des préoccupations des associations ou des usagers présents : Monaco. Ils dénoncent tous la galère TER. Michel, de l’association des Naufragés du TER, peste : « Quelqu’un qui cherche du boulot à Monaco ne sera pas embauché car on lui répond vous ne serez jamais à l’heure ». JeanPierre, du syndicat des cuisiniers de Monaco, en remet une couche : « 50 000 salariés qui vont travailler à Monaco tous les jours sont pris en otage ». Tout y passe :
trains « bondés », trains « dégueulasses », trains « en retard » ou carrément « supprimés ». Nicolas qui travaille, lui aussi, en Principauté, enfonce encore le clou... dans le rail. Il dénonce la vétusté du réseau. Et a fait des calculs : « Deux heures de retard cumulé entre 6 h et 9 h. Les trains autour de 8 h 30 ont le plus de difficultés ». Tabarot répond : «Il y a un problème, et on ne peut le nier ». Mais il assure : « Nous serons en mesure très bientôt de vous annoncer une bonne nouvelle ». Autre solution: lorsque les quais seront élargis dans les gares, des trains capables de
transporter 1 800 personnes pourront circuler.
Le tunnel de Tende et la traversée de Biot
Autre sujet, la future gare de Sophia Antipolis et la traversée de Biot dans le cadre de la ligne nouvelle. L’association Basta Ligne Nouvelle Biot ne veut pas entendre parler de la traversée en aérien de la commune. « Ce n’est pas la bonne solution», martèle une adhérente qui s’inquiète de l’environnement, mais aussi du financement du projet. De l’autre côté du département, c’est le doublement du tunnel de Tende qui questionne
les habitants. « Il va détruire la vallée, il faut reprendre les négociations. » Et sur ces deux sujets, Philippe Tabarot tient à préciser : «À Tende, il est faux de dire que c’est Estrosi qui a relancé le projet, il assure les engagements pris par l’ancien président de région Michel Vauzelle. En revanche, une fois livré, nous serons vigilants à la traversée des villages et à la limitation des tonnages. Pour la ligne nouvelle, ça, Estrosi l’assume, il a relancé le projet qui ne fait peut-être pas plaisir à tout le monde mais que nous estimons primordial ».