Des législatives qui s’annoncent plus ouvertes que prévu
Quel que soit le futur Président, les législatives revêtiront en juin une importance qu’elles n’avaient jamais eue. Même dans notre département, où la suprématie de la droite républicaine est pourtant sans partage, l’indécision s’annonce bien plus forte que prévu. Du fait, d’abord, de l’irruption de candidats macronistes qui vont forcément bouleverser la donne, même si le vote Macron, on l’a vu au premier tour, ne semble pas encore être la tasse de thé des électeurs azuréens. Le Front national, en revanche, peut nourrir l’espoir d’envoyer des députés azuréens au Palais-Bourbon, au regard de scores de plus en plus élevés, qui l’ont placé en tête dans cinq des neuf circonscriptions le avril. Pour défendre leurs positions, dans de possibles triangulaires de surcroît, Les Républicains vont donc devoir jouer serré, sur fond de tensions entre Christian Estrosi et Eric Ciotti dont l’approche de la lutte contre le Front national est aujourd’hui divergente. Pour LR, la situation est en outre compliquée par la prochaine mise en oeuvre de la loi sur le non-cumul des mandats, qui contraint nombre de ses barons à passer la main et à se retirer de la course législative, pour faire place à des candidats moins aguerris. Ce sera le cas sur la circonscription d’Antibes, où Jean Leonetti a choisi de ne pas rempiler, laissant son investiture à Eric Pauget. Ce sera un peu moins vrai du côté de Menton où Jean-Claude Guibal a transmis le témoin à Xavier Beck, qui fut déjà député de à .
Incertitudes chez les sortants
D’autres élus touchés par le cumul des mandats, et non des moindres, n’ont pas encore officiellement arrêté leur choix. Que ce soit Michèle Tabarot, députée-maire du Cannet, Lionnel Luca, députémaire de Villeneuve-Loubet, Charles-Ange Ginésy, député-maire de Péone-Valberg ou Eric Ciotti, député-président du Département. Selon toute vraisemblance, ce dernier devrait choisir de se faire réélire député pour peser sur la scène politique nationale. Du même coup, la logique voudrait que Charles-Ange Ginésy renonce à la députation pour lui succéder à la tête du Département. Mais le député montagnard semble encore hésitant. S’il optait pour le conseil départemental, l’élue UDI vençoise Anne Sattonnet pourrait alors le remplacer dans la course législative. Dans la 6e circonscription, Lionnel Luca paraît vouloir privilégier sa commune de Villeneuve-Loubet. Si cela se confirmait, la conseillère régionale Laurence Trastour pourrait alors être investie aux législatives. Dans la neuvième enfin, si Michèle Tabarot ne se représentait pas, le candidat LR pourrait être son suppléant Christophe Chalier ou le maire de Grasse Jérôme Viaud. Autant d’incertitudes qui, dans le climat de chamboule-tout actuel, auront une réelle incidence sur l’issue du scrutin azuréen.