Monaco-Matin

Trois hommes et un coup fin

La superbe victoire du Gym face à Paris (3-1) dimanche soir est avant tout celle d’un collectif solide et solidaire. Mais elle a aussi mis trois hommes en lumière

- V.M. ET A.D.

Cardinale, le débat est clos

Quelques jours avant le choc, Yoan Cardinale s’était confié dans les colonnes de Nice-Matin, mettant les choses au clair au sujet de l’éventuelle arrivée d’un gardien de renom la saison prochaine. A l’entendre, la concurrenc­e, elle ne l’inquiète pas, mais vraiment pas. «Ils peuvent faire venir Mandanda, Ruffier ou même Neuer, je ne lâcherai jamais rien », nous avait-il confié, sûr de sa force. Un discours suivi des faits. Contre Paris, « Cardi » a été héroïque dans sa cage, sortant avec classe de nombreuses tentatives parisienne­s, dont celle de Meunier sur sa ligne. Comme toujours, il a également assuré dans le jeu au pied. L’été dernier, Nice a tenté de récupérer Salvatore Sirigu, lequel n’a pas répondu favorablem­ent aux avances du club azuréen. Depuis, il n’en finit plus de sombrer avec Osasuna, déjà relégué en Liga espagnole. Dans le même temps, Cardinale a clôturé le débat autour de lui. D’ailleurs, en vue du prochain mercato, le poste de gardien ne fait désormais plus du tout partie des priorités du recrutemen­t.

Balotelli, l’éternel rebond

On le disait un peu moins investi, un peu moins concentré à l’entraîneme­nt après son doublé à Lille et son match de suspension

face à Nancy. Fièvreux, il n’avait joué qu’une poignée de minutes à Toulouse il y a huit jours. Bref, après une bonne période, « Balo » semblait retomber un peu dans ses travers. Mais, dimanche soir, il a encore une fois rebondi et fait taire pour la énième fois les critiques qui commençaie­nt à (re)pointer le bout de leur nez. L’Italien répond de toutes façons toujours présent dans les grands matchs à l’Allianz Riviera comme ce fut le cas contre l’OM (3-2) et Monaco (4-0) où il marqua à chaque fois un doublé. « Il a été dans le combat et a beaucoup gêné les Parisiens,

souligne Eric Cubilier, ancien défenseur du Gym et du PSG. Il a réussi à leur faire péter les plombs en tombant facilement sur les contacts. Il marque aussi un beau but du gauche après une belle protection de balle devant Verratti. » Et puis, nouveauté depuis quelques matchs, Super Mario ne râle plus quand il est remplacé avant la fin de la partie. Ce qui dénote un état d’esprit positif et collectif. Et prouve qu’il se sent bien dans ses pompes sur la Côte d’Azur. En fin de contrat en juin, la tendance est à un départ pour l’ex-joueur du Milan sur qui la lumière est revenue après ses 14 buts en L1 en seulement 21 matchs cette saison. Mais sait-on jamais...

Favre, une cote d’enfer

C’est aussi sa victoire, celle d’un entraîneur qui adore analyser les failles de ses adversaire­s pour les faire déjouer. Dans la tête de Favre, ça bout en permanence. Cette saison, il a eu le mérite de ne pas complèteme­nt se braquer avec Mario Balotelli qu’il a pourtant parfois tenu responsabl­e de tous les maux de son équipe. Entre Favre et « Super Mario », c’est le grand écart, deux mondes qui s’opposent. « Lulu », on le décrit comme « passionné et passionnan­t ». Sa grande force ? Avoir su tirer le meilleur de ses joueurs, lesquels lui vouent un profond respect, à l’image de Vincent Koziello. « En vidéo, on travaille énormément sur les systèmes de jeu, sur la façon de se placer, confie le milieu niçois. Ça nous aide énormément. Par exemple, on sait toujours comment faire pour déjouer le pressing adverse en partant du gardien. C’est vachement intéressan­t. Tout ce qu’il fait est calculé et réfléchi. Il ne crie jamais. On sent qu’il connaît très bien le foot et qu’il a plein de choses à nous faire partager. » Favre, c’est le professeur qu’on écoute attentivem­ent lorsqu’il raconte des histoires et qu’on ne veut surtout pas décevoir le jour du contrôle. Il est entouré d’un staff d’une extrême compétence, ce qui ne doit pas occulter le travail effectué en amont par les recruteurs du club depuis plusieurs saisons (Seri, Dalbert, Ricardo, Plea, Souquet, etc.). A deux ans de la fin de son contrat, le Suisse possède une cote d’enfer. Lui rêve de s’asseoir un jour sur le banc du Bayern Munich, mais il est épanoui à Nice. En une saison, il a placé la barre très haut, habituant le peuple niçois à du clinquant. Ça l’enchante autant que ça l’inquiète en vue de la saison prochaine. On ne se refait pas...

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 ?? (Photos P.L. et S.B.) ?? Yoan Cardinale, Mario Balotelli et Lucien Favre avaient les clés du match face au Paris SG.
(Photos P.L. et S.B.) Yoan Cardinale, Mario Balotelli et Lucien Favre avaient les clés du match face au Paris SG.

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