Monaco-Matin

GRAND TOURISME Beretta, prolongati­on longue distance

- GIL LÉON G. L.

On le croyait bientôt rangé des voitures de course. Fausse piste ! À  ans, Olivier Beretta continue de filer le parfait amour pied au plancher avec le cheval cabré, sur les circuits du Vieux Continent (ici lors des  Heures de Monza)... et même au bout du monde.

Au crépuscule d’une saison 2016 « quasi-sabbatique » durant laquelle il n’avait chassé le chrono qu’au Castellet, à Spa-Francorcha­mps et au Nürburgrin­g, on le pensait fermement engagé sur la voie de décélérati­on. Trois petites courses et puis s’en va, Olivier Beretta ? Que nenni ! Cet hiver, le Monégasque est reparti pied au plancher. « Apparemmen­t, je ne suis pas encore trop rouillé, à 47 ans, puisque Ferrari m’a proposé plusieurs opportunit­és intéressan­tes », confie le serviteur du cheval cabré qui a donc entamé une sixième campagne sans frontières dans l’habit de lumière

rouge. « Ce que je ne voulais plus, c’était vivre dans l’avion, enchaîner des allers et retours incessants aux États-Unis. Làbas, je pense avoir fait le tour de la question. J’ai gagné les 24 Heures de Daytona au général (en 2000, ndlr) ,les 12 Heures de Sebring à quatre reprises et le championna­t American Le Mans Series cinq fois (en catégorie GT, successive­ment avec la Viper Oreca et le Corvette Racing). Maintenant, si programme il doit y avoir, je préfère l’Europe. Sauf cas exceptionn­el comme l’hiver dernier... »

Séduit par l’Asian Le Mans Series

Puisque le match n’est pas terminé, ce grand supporter de l’AS Monaco devant l’éternel a entamé une prolongati­on longue distance de l’autre côté du globe ! Cap sur l’Asian Le Mans Series, un jeune championna­t d’Endurance qu’il ne regrette pas d’avoir découvert. « Beaux tracés, plateau relevé, organisati­on impeccable : cette série a réussi son départ. Je pense qu’elle va grandir vite. Là-bas, je partageais le volant d’une F488 GT3 du DH Racing, une équipe chinoise soutenue par le team AF Corse, avec l’Italien Rino Mastronard­i et le jeune Espagnol Alex Riberas. Un moteur défaillant nous a contraints à l’abandon d’emblée à Zhuhai (Chine). Ensuite, un « safety car » entré au mauvais moment nous relègue au pied d’un podium qui nous tendait les bras à Fuji (Japon). Mais on enchaîne deux résultats positifs pour finir : victoire à Buriram (Thaïlande), 2e place à Sepang (Malaisie). De quoi conclure l’expédition au 2e rang du classement général GT... » Et maintenant ? En plus de ses roulages en F1 d’hier et d’avant-hier pour le service

« corse clienti » de Ferrari, Beretta reprend son rôle de professeur auprès de gentlemen drivers ayant choisi d’assouvir leur passion au volant d’une GT « made in Maranello. » Côté Blancpain Endurance Cup, il épaule ainsi à nouveau le Japonais Ishikawa Motoaki en compagnie de Lorenzo Bontempell­i. Cette fois, il ne s’agit plus d’un rôle à temps partiel puisque les cinq manches figurent au menu, dont les 3 Heures de Monza qui ouvraient les hostilités il y a dix jours. « Hélas, notre course s’est arrêtée dès le premier tour, après le carambolag­e monstre qui a laissé onze voitures sur le carreau. Un départ à oublier. Lors des prochaines échéances, ça ne pourra aller que mieux... »

Retour aux  Heures du Mans !

Entre Silverston­e (13-14 mai) et les 1000 Km du Castellet (23-24 juin), un crochet inattendu par les 24 Heures du Mans figure aussi sur sa feuille de route. « Après cette coupure en 2016, je ne pensais y retourner pour une 21e participat­ion », avoue l’un des plus fidèles animateurs du double tour d’horloge sarthois totalisant la bagatelle de six victoires en GT. « Bon, finalement, la page n’est pas tournée. Je roulerai avec l’Italien Francesco Castellacc­i et le Suisse Thomas Flohr, qui découvre l’épreuve. Il y a quinze voitures engagées en GTE Am cette année, donc la bagarre s’annonce acharnée. » Puisqu’il n’est pas encore trop rouillé, Olivier Beretta visera haut, comme d’habitude. Objectif podium ! Ce serait alors le douzième dans son jardin manceau, tout simplement... Forte d’un tableau de chasse bien garni, avec pas moins de huit podiums enchaînés en un an et demi, dont la retentissa­nte victoire obtenue lors de la finale 2015 à Barcelone, l’ambassadri­ce de l’ASA Grasse enclenche ainsi la vitesse supérieure. « Côté Porsche, l’étincelle s’est produite il y a six mois au circuit Paul-Ricard, quand j’ai participé à leur sélection Junior Programme. Ces deux journées très instructiv­es où j’étais en concurrenc­e avec neuf espoirs m’ont donné envie de prolonger l’aventure. J’ai senti qu’ils tenaient à me voir intégrer la famille de la Carrera Cup France. Le fait que l’on m’offre les droits d’engagement, plus le soutien des centres Porsche de Nantes, Rennes, Fréjus et Toulon, a fini de me convaincre. Aujourd’hui, si je cherche encore quelques partenaire­s pour boucler le budget, ce nouveau départ se présente bien. » Avec 460 chevaux sous le capot, contre 330 auparavant, la montée en puissance s’avère assez décoiffant­e... Du vertigineu­x toboggan de Spa-Francorcha­mps, théâtre de la manche d’ouverture fixée ce week-end, à la finale varoise du Castellet (13-15 octobre), en passant par Le Mans - sur le circuit taille XXL des 24 Heures! -, Dijon, Magny-Cours et Barcelone, la seule fille de la meute aura pour principal objectif de figurer parmi les meilleurs débutants. Peut-être en rêvant secrètemen­t de damer encore le pion à ces messieurs sur la plus haute marche d’un podium, ici ou là, si affinités... « Comme Patrick Pilet, le pilote officiel Porsche parrainant le Junior Programme, m’a dit que je gagnerai une course, j’aimerais lui donner raison ! Et puis ce serait aussi une chouette manière de remercier tous les gens qui me soutiennen­t. »

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(Photo Alexis Goure) Après avoir gravi huit podiums sur les pistes de la Seat Leon Eurocup, Lucile Cypriano enclenche la vitesse supérieure à bord d’une Porsche GT Cup.

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