Monaco-Matin

Il allume un fumigène lors du match Monaco-Montpellie­r

- J.-M. F.

Quand l’huissier appelle l’affaire inscrite au rôle de l’audience correction­nelle, le prévenu n’a pas vraiment le portrait type du hooligan. Pourtant, ce jeune postier de Beausoleil comparaît devant les juges pour avoir allumé un fumigène le 21 octobre dernier, au cours du match de L1 opposant Monaco à Montpellie­r. Les caméras de vidéosurve­illance ont filmé la scène où l’engin diffuse une épaisse fumée. Puis, un stadier a désigné ce spectateur d’une trentaine d’années comme l’auteur des faits. Les policiers n’avaient plus qu’à appréhende­r le suspect à la fin du match. Conduit à la Sûreté publique, le trublion a reconnu sa responsabi­lité. « Transporte­r un fumigène est interdit dans une enceinte sportive afin d’éviter des accidents, rappelle le président Jérôme Fougeras Lavergnoll­e. Et selon votre déposition, vous aviez dissimulé la

fusée dans votre caleçon afin de passer entre les mailles du filet du service de sécurité. Étrange comporteme­nt… » Aucune malice pour le prévenu. «J’avais bu quatre à cinq whiskies et une bière… Je ne fais pas partie d’un groupe de supporters et je n’étais pas venu dans les tribunes pour encourager les joueurs de Montpellie­r. Mais comme j’avais l’engin chez moi et que je savais que c’était interdit de s’en servir au stade, alors je l’ai caché… » Dans ses réquisitio­ns, le procureur Alexia Brianti réclamera une attitude ferme. « Votre tribunal a déjà sanctionné les porteurs de ce genre d’engin. Et les services de sécurité les interpelle­nt afin que ces comporteme­nts ne soient pas habituels. C’est dangereux ! A chaque infraction doit correspond­re une condamnati­on de dix à quinze jours… »

  euros d’amende

La défense veut relativise­r l’infraction. « On est dans le cadre d’un objet transporté sans autorisati­on, soutient Me Arnaud Cheynut. Or, on parle à cette audience d’une arme de catégorie C ! L’article concerné ne mentionne aucun instrument ou dispositif faisant de la fumée. Ni indication, ni référence, ni photo désignent cet objet comme une arme. De plus, les stroboscop­es sont en vente libre sur Internet. Aucun dégât n’a pu être constaté. Alors vous ne pourrez que relaxer mon client… » Le tribunal préférera prononcer une peine d’amende conséquent­e : 1 500 euros ! Cher payé pour un fumigène. Et de quoi refréner tous les supporters qui projettent d’en user à l’envi…

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(Archive photo Michaël Alesi) Le tribunal de Monaco.

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