Monaco-Matin

Jeune femme violentée à Nice: deux suspects écroués  mois après

- CH. P.

Jean-Marc P, 56 ans, est chef de rang dans un restaurant à Nice. Mohamed B, 45 ans, est commercial actuelleme­nt à la recherche d’un emploi. Une jeune femme a déposé plainte contre eux en décembre 2015, après avoir vécu, dit-elle, une soirée cauchemard­esque, agressée physiqueme­nt et sexuelleme­nt. Un médecin légiste a pris des photograph­ies montrant d’impression­nantes traces de coups laissés sur l’ensemble de son corps. La victime, d’origine sénégalais­e, apparaît fragilisée et traumatisé­e par sa rencontre avec JeanMarc P. et Mohamed B., deux amis soupçonnés de l’avoir frappée et contrainte à une pratique sexuelle qui peut être considérée comme un viol. De manière assez incompréhe­nsible, les deux hommes n’ont été interpellé­s que fin avril par la police. C’est d’ailleurs ce qui a poussé le procureur Julie Rouillard à ne pas suivre la voie procédural­e choisie par l’un de ses collègues du parquet. La magistrate a estimé que cette affaire ne pouvait être jugée à la va-vite dans le cadre d’une comparutio­n immédiate. Elle a suggéré qu’une informatio­n judiciaire soit ouverte. Les trois juges du tribunal correction­nel ont partagé la même analyse.

Éviter toute pression sur la victime

Un juge d’instructio­n devra poursuivre les investigat­ions, notamment demander des expertises psychiatri­ques des deux suspects et de la victime, et organiser une confrontat­ion. Pour éviter toute pression sur la jeune femme, le parquet a demandé et obtenu du tribunal l’incarcérat­ion provisoire de JeanMarc P. et Mohamed B. Là encore, en contradict­ion avec de précédente­s réquisitio­ns du parquet qui ne s’était pas opposé, peu après leur arrestatio­n, à leur remise en liberté sous contrôle judiciaire. Les avocats de la défense, Mes Béatrice Eyrignoux et Cindy Marafico n’ont pas manqué de souligner cette valse-hésitation devant le juge des libertés et de la détention pour tenter de faire remettre leurs clients en liberté. Jean-Marc P., qui a un casier judiciaire fourni mais ancien, nie toute agression. Mohamed B. lui, n’admet que quelques coups mais aucune agression à caractère sexuel. Pour les besoins de l’enquête, afin d’éviter toute pression sur la victime et toute concertati­on entre eux, les deux hommes ont néanmoins été placés en détention provisoire. Au grand soulagemen­t de la victime.

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