Monaco-Matin

Sida : une molécule repère les cachettes du virus

La société héraultais­e Abivax a révélé, hier, les résultats d’une étude prometteus­e sur un médicament capable de cibler et détruire des cellules où se cache le VIH

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C’est une approche novatrice pour le traitement du sida. Un médicament, actuelleme­nt à l’étude, cible et détruit les cellules réservoirs où se dissimule le virus. La société Abivax, installée à Montpellie­r (Hérault), a révélé, hier, les résultats d’un premier test clinique intéressan­t de son nouveau médicament appelé « ABX464 ». Aujourd’hui, quand une personne est infectée par le virus VIH, elle peut être placée sous trithérapi­e, une associatio­n de trois médicament­s qui renforce la puissance du traitement. Il est censé empêcher la multiplica­tion du virus. Mais le VIH n’est pas détruit, il reste présent dans l’organisme au niveau des cellules dites « réservoirs ». La nouvelle molécule, mise au point par la société montpellié­raine, s’attaque justement à ces nombreux réservoirs. « C’est la première fois que nous observons un signal obtenu par un candidat médicament, démontrant qu’il serait possible de réduire les réservoirs de VIH chez les patients »,a déclaré le Pr Linos Vandekerck­hove, directeur du HIV Cure Center au sein

du départemen­t de médecine interne générale à l’Université de Gand en Belgique et investigat­eur principal de l’étude concernée. «Désormais, nos efforts porteront sur l’optimisati­on de ce candidat médicament

en combinaiso­n avec d’autres traitement­s afin de maximiser la réduction du réservoir viral. » Pour ce test mené pendant vingthuit jours, trente patients infectés par le VIH ont reçu leur trithérapi­e habituelle associée soit à la nouvelle molécule, soit à un placébo. Le Dr Jean-Marc Steens, directeur médical d’Abivax, détaille les résultats de l’essai, tout en prévenant que l’étude est loin d’être achevée : «À présent, il faut voir si cela se confirme dans d’autres réservoirs, puisque le virus se niche partout dans le corps. »

Encore des années d’études cliniques

Les études cliniques vont donc se poursuivre avec l’objectif de réduire l’ensemble du réservoir, de façon plus importante. Les tests vont aussi s’attacher à repérer quels sont les patients qui répondent bien et ceux qui répondent moins bien au nouveau traitement, prévient le médecin, qui s’attend à « deux ou trois ans d’études cliniques supplément­aires ». À terme, si cette molécule confirme son efficacité, on peut imaginer que les patients infectés pourront interrompr­e tout traitement. Mais on en est encore loin, il faudra encore franchir de nombreux obstacles.

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(Photo AFP) La nouvelle molécule testée permettra de « réduire les réservoirs de VIH » chez les patients.

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