COUPE DU MONDE DE DESCENTE # - LOURDES Prouesses cagnoises et caprices du ciel
Auteurs des deux meilleurs temps lors de la manche de qualification, Loris Vergier et Loïc Bruni surfaient sur un nuage samedi dernier pour l’ouverture de la coupe du monde, mais un orage mal tombé en finale les a tristement fait redescendre dimanche.
Comme en F1 lorsque les écuries sortent pour la première fois leurs bolides des paddocks, c’est tous les ans la même excitation, la même magie et les mêmes interrogations qui s’agitent lorsque la coupe du monde de descente VTT s’apprête à reprendre ses droits au printemps : les héros de la saison passés seront-ils toujours dominateurs ? Les ex-champions déchus parviendront-ils à reconquérir leur couronne ? Quelles nouvelles têtes viendront bouleverser la hiérarchie mondiale ? L’arrivée de nouveaux vélos, de nouvelles technologies ou de nouveaux standards changera-t-elle la donne ? Le niveau des pilotes continuera-t-il à s’élever sans cesse ? Les chronos continueront-ils de tomber ? Les pistes seront-elles toujours plus spectaculaires... etc, etc. Une pluie de questions qui enflamment chaque hiver les médias, les forums et les esprits des fans, jusqu’à ce que le jour J arrive enfin, et que les réponses tombent.
Deux Azuréens sur un piédestal
Parmi les faits marquants de l’intersaison, il en est un qui a particulièrement concerné la scène VTT des Alpes-Maritimes : la séparation de Loris Vergier et Loïc Bruni, les deux Cagnois qui roulaient sous les mêmes couleurs depuis une quinzaine d’années, d’abord dans leur illustre club local, puis au sein des teams Lapierre et Specialized, avec à chaque étape des victoires ‘’par moulons’’, puis des titres de champions du monde juniors, et finalement des podiums mondiaux – et même des victoires pour Loïc dans la catégorie élite. L’histoire incroyable de deux amis d’enfance aussi passionnés que doués qui se dessinent avec un parallélisme stupéfiant une place de choix au sommet de leur sport. Sauf que cet hiver, Loris a quitté son acolyte de toujours pour rejoindre l’emblématique Santa Cruz Syndicate ; et c’est donc avec un vélo différent entre les jambes (un V10 équipé de roues 29 pouces... ça a son importance) et un maillot différent sur les épaules, que le cadet du binôme cagnois infernal s’est présenté à Lourdes pour l’ouverture de la coupe du monde de descente 2017. Changement de crémerie, mais pas d’efficacité, puisque samedi dernier, les deux artistes azuréens se sont (et nous ont) fait le plus beau cadeau imaginable de début de saison, en signant ni plus ni moins que les deux meilleurs temps sur la manche de qualification. Loris Vergier 1er et Loïc Bruni 2e, ou quand deux Azuréens mettent à l’amende le reste du monde !
Espoirs brisés
Un début de course “en trombe” pourrait-on dire, si la météo apocalyptique de la finale du lendemain, n’était pas venue donner une sale saveur à cette expression... Car dimanche, après que les deux tiers des pilotes ont pris le départ, un orage s’est abattu sur le Pic du Jer, rendant la piste carrément impraticable pour le commun des mortels et très périlleuse pour les meilleurs mondiaux, au point de faire dégringoler les concurrents restant dans les bas-fonds du classement, y compris Loïc et Loris, qui n’eurent aucune chance de s’exprimer sous la tempête et durent se contenter des 71e et 72e places. La dure loi du sport. Mais le malheur des uns faisant le bonheur des autres, et pour nous consoler, c’est un autre Français parti sur le sec lui - qui s’est imposé : Alexandre Fayolle. Cocorico donc, et rendez-vous plus tard pour faire voler le drapeau niçois. Ce n’est que partie remise, cela ne fait aucun doute, car c’est bien connu, la foudre ne frappe jamais deux fois au même endroit.