Ma vraie vie de Courgette
L’histoire
Nassim (Khaled Alouach) est en première dans un grand lycée parisien et semble aussi insouciant que ses copains. Personne ne se doute qu’en réalité, il vient d’un milieu défavorisé et vient d’être placé en foyer, après la mort de sa mère par overdose. Malgré la bienveillance de la directrice (Yolande Moreau), Nassim refuse ce placement et ne veut pas être assimilé aux autres jeunes du foyer. Tel un funambule, il navigue entre deux univers, qui ne doivent à aucun prix se rencontrer…
Notre avis
Après 17, rue bleue qui lui a valu en 2000 une nomination aux César, l’acteur-scénariste et réalisateur Chad Chenouga revient une fois de plus sur son enfance avec ce film sensible, qui pourrait être une version en images réelles de Ma Vie de Courgette. Il y raconte son placement dans un foyer et comment il a réussi à poursuivre des études supérieures (Sciences Po, Sciences Eco), sans que ses camarades de classe ne se doutent de sa situation. « Ce ne serait plus possible aujourd’hui, affirme-t-il après être retourné enquêter dans des foyers pour les besoins du film.
Les moyens ne sont plus les mêmes et à 18 ans, vous êtes dirigé vers la vie active même si vous auriez pu faire des études ». D’où une vision plus pessimiste, dans le film, avec le personnage de Zawady (Jisca Kalvanda), cette
jeune noire qui prépare le concours de médecine et ne peut pas se permettre un échec: « C’est un personnage qui me tenait beaucoup à coeur, nous confiait le réalisateur aux Rencontres d’Avignon où le film était présenté en avant-première. Je me suis inspirée d’une fille qui voulait faire médecine et à qui on a dit non… ». Entre réalisme social, émotion et poésie urbaine, le film avance avec une belle énergie, porté par un casting épatant autour de Yolande Moreau et du jeune Khaled Alouach, dont c’est la première apparition à l’écran. Mais sans doute pas la dernière.