Monaco-Matin

Une solution 100 % bio pour sauver les palmiers de la Côte

- S. G.

Le charançon rouge n’en finit plus de gagner du terrain. Ce parasite dévoreur de palmiers a été déclaré ennemi public n° 1 par le président du conseil régional qui, pour tenter d’en venir enfin à bout, a décidé de lancer un appel à projet. Toutes les solutions ont leur chance dès lors qu’elles sont bio. Car pour l’heure les protocoles de lutte homologués dans le cadre du plan national arrêté en 2010 font systématiq­uement appel à des pesticides. A l’efficacité relative puisque l’épidémie continue de gagner du terrain. Arrivé en 2006 à Sanary dans le Var il est désormais présent dans quasiment toutes les communes littorales de Paca. A Nice, plus de 250 arbres ont dû être abattus au cours des six derniers mois sur le domaine public. La capitale azuréenne aurait déjà perdu près de 6 % de son parc de palmiers. Une hécatombe irréversib­le? Ce n’est pas l’avis d’Alex Panagos.

Mis au point par l’université de Crète

Cet azuréen d’origine grecque a peut-être trouvé la solution qui permettra d’éradiquer enfin le charançon rouge. « Une méthode 100 % bio qui a été développée par l’université d’Héraklion

en Crête », explique ce profession­nel qui la commercial­ise, déjà spécialisé dans la lutte biologique contre la mouche de l’olive. C’est dans ce cadre qu’il a commencé à collaborer, il y a six ans déjà, avec les équipes de recherche de l’université d’Héraklion. « Je leur ai demandé s’ils avaient une parade contre le charançon, explique simplement Alex Panagos. L’université travaillai­t justement sur cette problémati­que. » Les chercheurs grecs ont ainsi mis au point un système de piégeage, une sorte de collerette à installer autour de la tête du palmier, qui permet d’électrocut­er le charançon lors de son attaque. « Le système est alimenté par des panneaux solaires. Il se coupe automatiqu­ement en cas de pluie, et il reste

opérationn­el durant plusieurs années sans aucun entretient », insiste Alex Panagos. Il faut toutefois renouveler les phéromones qui permettent d’attirer les charançons présents dans un rayon de 200 mètres autour du palmier équipé. « Inutile, contrairem­ent aux solutions chimiques, de traiter tous les palmiers, souligne ce profession­nel. Pour préserver la Promenade des Anglais il suffirait d’équiper un palmier tous les 400 mètres. D’où une économie importante pour les collectivi­tés. » Le coût d’un kit de piégeage s’élèverait à quelques centaines d’euros. Alex Panagos est en train d’en affiner le prix de production car, assure-t-il, « j’aimerais vraiment qu’il soit fabriqué en France ».

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(Photo Patrice Lapoirie) Le charançon rouge continue de décimer les palmiers de la Côte.

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