Rachline : « Marine, le choix raisonnable »
Nommé directeur de campagne de Marine Le Pen l’été dernier, le sénateur-maire de Fréjus quittera cette fonction dimanche soir. Epuisé sans doute, mais aussi fier du résultat de sa candidate
Rachline par monts. Rachline par vaux... Le sénateur-maire de Fréjus voit arriver le terme de la campagne présidentielle avec un certain... soulagement. Et on le comprend un peu. S’il n’a pas tenu les comptes du nombre de meetings auxquels il a assistés, s’il n’a pas fait l’addition des kilomètres parcourus tout au long de ces dernières semaines, il résume ainsi la situation : « Je pense que l’on a dû boucler plusieurs fois le tour de la terre. » Dur sacerdoce que celui de directeur de campagne de Marine Le Pen ! Mais évidemment, il ne regrette rien. Et surtout pas son investissement personnel en temps, en énergie, en complicité, auprès de celle qui, quoi qu’il arrive dimanche, aura de toute façon réussi, avec lui, à mobiliser un nombre record d’électeurs. Avant le verdict, voici les dernières confidences de celui que l’on présente déjà comme un « ministrable » potentiel, au cas où...
Comment avez-vous trouvé le débat de mercredi soir ?
J’en ai été assez satisfait. Vous savez, rien n’est jamais parfait mais Marine a quand même réussi à mettre Macron face à ses responsabilités, face aussi à sa responsabilité gouvernementale parce que, quoi qu’il en dise, il en a une. Face encore à son héritage politique, à sa liaison évidente avec François Hollande et tous ceux qui, aujourd’hui, se retrouvent autour de lui pour le soutenir. Les Castaner, Attali, etc. Tous ceux qui ont participé au gouvernement ces dernières années sont à ses côtés. Avec lui au pouvoir, les Français doivent savoir qu’ils vont tous les avoir.
Marine Le Pen a quand même eu du mal à expliquer son projet...
Le problème, c’est que l’on est face à une caricature permanente de nos positions. On a, en face, un banquier, un trader, qui avance des chiffres jamais
contestés par les journalistes. Et nous, quand on met en avant des éléments, ils sont balayés d’un revers de main. Donc, moi, qui ai suivi le débat en loge, j’ai une observation plutôt optimiste.
Comment avez-vous vécu cette campagne ?
Il y a eu des moments contraignants, pleins de stress évidemment mais il n’y a que le résultat qui compte. Et le résultat, c’est que Marine est au second tour, et qu’elle offre ainsi un second choix aux Français : c’est pour cela que nous nous sommes battus. Pour le reste, cette campagne a été un peu particulière,
avec une ambiance médiatique, judiciaire, compliquée. Mais, à titre personnel, je l’ai vécue de manière très enthousiaste, très optimiste. J’ai vu des salles pleines, nous nous sommes rendus dans des territoires où les autres ne vont pas, dans ces petites réunions publiques où les hommes politiques ne vont pas, au coeur de cette France qui souffre et qui est abandonnée.
En acceptant la fonction de directeur de campagne, vous vous doutiez que ce serait aussi contraignant ?
Oui. On ne sait jamais précisément quels vont être les contours précis
d’une campagne. Cela dit, je me doutais qu’il y aurait de bons moments, mais aussi des temps de stress intense, des polémiques, etc.
Avec cette campagne, vous avez gagné en notoriété. Vous en êtes conscient ?
Pas vraiment. Enfin, je suis obligé de le constater quand je me balade ici ou là. Mais je ne suis jamais très attentif à cela. Et ce n’est d’ailleurs pas forcément positif. Parfois, on a envie d’être un peu tranquille. Après, j’ai eu la grande chance de pouvoir m’exprimer dans de nombreux médias de la presse nationale et régionale. Beaucoup aimeraient pouvoir ainsi parler de leurs convictions.
Cette campagne a changé votre vie ?
Cela, je vous le dirai dans quelques mois. En tout cas, pendant le temps qu’elle a duré, c’est une évidence. J’ai beaucoup été auprès de Marine, également très présent au QG de campagne, tout en suivant de près la vie fréjusienne à la fois en me rendant sur place, et en étant en lien avec mon équipe. À ce niveau-là, oui ça a changé les choses, y compris dans ma vie personnelle car j’ai des attaches fortes à Fréjus, comme vous le savez.
Deux mots sur la politique locale. L’alliance avec Nicolas Dupont-Aignan va-t-elle changer la donne pour les législatives ?
Je ne peux pas encore le dire parce que certaines discussions sont encore en cours avec Jean-Lin Lacapelle, le secrétaire de la commission d’investiture, et les équipes de Dupont-Aignan. Mais ce qui est important dans cette alliance-là, c’est la dynamique nationale, électorale et militante. Cette alliance va l’accélérer et montrer que le rassemblement autour de Marine est possible. L’important, c’est créer une majorité gouvernementale et présidentielle.
Une rumeur vous annonçait, à nouveau, comme possible candidat ?
C’est, en effet, de l’ordre de la rumeur. J’ai dit devant les Fréjusiens que je resterai maire de Fréjus, que je ne briguerai pas de mandat de député et abandonnerai celui de sénateur. Et je confirme ce que j’ai choisi. Parce qu’il y a encore du travail, encore des choses à accomplir, notamment pour le redressement de la ville. Et je ne veux pas abandonner ceux qui m’ont fait confiance pour la première fois dans ma jeune vie politique.
Comment « sentez-vous » le scrutin du second tour ?
Je n’ai pas de boule de cristal. Mais j’ai ressenti pendant toute la campagne, une dynamique assez spectaculaire, auprès d’une candidate qui mêle courage, abnégation, force de conviction, énergie et talent. Je ne vois pas comment il serait possible de prendre cinq ans supplémentaires de Hollande et ses affidés. Donc, le choix raisonnable, c’est celui de Marine et cette alliance républicaine avec Nicolas Dupont Aignan.