Un direct mais pas d’uppercut
Si le match entre Le Pen et Macron n’a pas répondu à toutes les attentes, c’est sans doute parce que les organisateurs se sont limités au rituel du duel politique plutôt que de suivre la mise en scène et le timing du noble art. On aurait eu droit, comme dans les championnats du monde, à rounds de minutes plutôt qu’à h de blabla. Entre chaque round, des soigneurs auraient aspergé qui de Macron et battling Le Pen d’une eau minérale assurant à la fois l’humidification et le sponsoring. Moyennant quoi en trois quarts d’heure, tout aurait été bouclé et on aurait pu regarder un Columbo. Hélas ! de la boxe, il n’y a eu que le direct. Au lieu d’un juge unique, deux chronométreurs falots rappelaient en vain aux combattants qu’il était l’heure d’aller se coucher. On est également passé à côté des petits entractes durant lesquels les directeurs sportifs chuchotent des conseils et collent des sparadraps. Pendant les échanges de coups, les supporters de l’une et de l’autre auraient manifesté bruyamment leurs encouragements. Les tenues adoptées auraient été plus sportives et les cordes du ring auraient assigné un cadre plus naturel à l’image qu’une juxtaposition inexpliquée de gros plans. Le vrai sport, lui, se garde bien d’opposer les deux principaux sexes. On souhaitait la parité qui garantit l’égalité. On n’a eu à se mettre sous la rétine qu’une mixité autorisant les batailles de chiffonniers.