« A Monaco pour la première fois en F2 »
La pression est forte. Les 25, 26 et 27 mai prochains, Charles Leclerc courra devant ses parents, ses frères et toute sa famille, ses amis, quelques sponsors et « peut-être même quelques anciens professeurs »… Il s’agit donc de réussir physiquement mais aussi mentalement. « Les émotions que j’ai eues en 2010 quand j’ai gagné la Monaco Kart Cup, je ne les ai jamais ressenties ailleurs. » Alors qu’il s’apprête à prendre le volant d’une F2 avec Prema Racing, le Monégasque de 19 ans se montre à la fois attentif et détendu, vif et calme. Impressionnant… Il faut dire qu’il travaille depuis plusieurs années sur la concentration. Hier, d’ailleurs, il a fait une séance de cryothérapie, technique réputée pour son effet anti-stress et relaxant, aux Thermes Marins Monte-Carlo où il a l’habitude de faire du sport lorsqu’il est en Principauté. Quelques minutes à -110 degrés… «Ca fait beaucoup de bien », affirme Charles Leclerc.
« À Monaco, pas le droit à l’erreur »
Mais ce long travail sur la concentration, c’est d’abord chez Ferrari qu’il le fait assidûment. « Fer rari m’a fait énormément évoluer pour rester calme. Petit, j’étais très émotif. Ces quatre dernières années, j’ai réussi à contenir l’émotion et à gagner en concentration. Nous avons beaucoup de supports pour le physique et le mental. Ca fait partie du boulot de rester calme. » Et pour préparer le Grand Prix, ce n’est pas facile… Car outre l’aspect sentimental qu’il faut maîtrise, «Monaco fait partie des courses les plus éprouvantes. Car ici, on n’a pas le droit à l’erreur.» Depuis sa victoire en 2010, Charles n’a jamais refait le circuit de Monaco. « Nous sommes une vingtaine en lice. Je suis le deuxième plus jeune. C’est une course difficile. Il y a beaucoup de pilotes qui travaillent en F2 depuis plusieurs années. Pour moi, c’est la première année. J’ai fait Bahreïn où j’ai fini vainqueur, je vais partir à Barcelone la semaine prochaine, et Monaco sera la troisième course. Dans cette catégorie, l’expérience fait beaucoup. Je vais devoir affronter Rowland, Markelov, Nato et d’autres… que j’estime beaucoup et qui seront difficiles à battre. Ils sont tous plus expérimentés que moi avec au minimum deux ans et demi dans la catégorie. » Mais la connaissance intime du parcours et de la topographie du lieu ne pallie-t-elle pas au manque d’expérience ? « Non, parce que connaître par coeur le trajet du bus scolaire n’est pas un atout quand on est au volant d’une F2 à 270 km/h. »