Monaco-Matin

Cannes, la douche froide

Battue par Rennes, hier à Paris, l’AS Cannes est cette fois définitive­ment reléguée en Ligue B. Un cataclysme dans le microcosme du volley français. L’heure est - déjà - à la reconstruc­tion...

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On ne tire pas sur une ambulance, bien sûr, mais c’est bien d’un voile d’opprobre dont s’est drapée, hier, une AS Cannes comme dépassée par l’enjeu. Engluée dans ses contradict­ions. Victime de ses propres démons. La saison prochaine, l’équipe du président Mauro di Mauri évoluera donc en Ligue B. Une véritable catastroph­e sportive, un terrible gâchis, qui, sur le plan financier, ne restera pas non plus sans conséquenc­es, avec un budget qui sera sûrement raboté, et pas qu’à la marge (alors que le plan d’apurement vient tout juste de prendre fin...). Ce n’est pourtant pas hier que le destin du club s’est véritablem­ent noué. On pense à tous ces points bêtement perdus en cours de route lors de la saison régulière (comme à Toulouse, par exemple), et qui au final auront pesé lourd ; à ces blessures en cascade qui ont évidemment nui au rendement du groupe ; à ce manque de réussite, aussi, qui a longtemps accompagné la bande à Pujol. Autant d’éléments qui expliquent les raisons de cette terrible déroute. Mais pas que... C’est un secret de polichinel­le, les départs déjà actés de Pujol, Radic, Carle et Ragondet (liste non exhaustive, évidemment, même si Kral, Zass, D’Almeida et Diez pourraient rester selon nos sources), obligent d’ores et déjà à tout reconstrui­re. À repartir sur un nouveau projet. Et Arnaud Josserand le sait, lui qui évoquait à chaud « la fin d’un cycle ». Abattu, mais lucide, l’entraîneur cannois ne se cherchait aucune fausse excuse. Prend sa part de responsabi­lité dans ce chaos, même si, à ses yeux, cette finale n’était pas forcément celle annoncée. « Parce que l’expérience était clairement du côté de Rennes et qu’ils avaient tellement accumulé de frustratio­ns sur les trois finales qu’ils avaient perdues avant cellelà, qu’ils sont arrivés à Paris avec les crocs... »

Lourde déception

« Etpuis , reprend-il, ce match est à l’image de notre saison. On s’est accroché aux branches toute l’année. Mais cette fois encore, on va tout faire pour essayer de se relever. » Et Josserand, à qui il reste une année de contrat, de se projeter déjà dans l’avenir. « On va devoir rebâtir un collectif, glisse-t-il. Et ça ne sera pas facile, parce que c’est toujours plus compliqué de recruter pour remonter en Ligue A que de recruter pour se maintenir. Mais je ne suis pas quelqu’un qui lâche facilement, alors on va, cette fois encore, rebondir. Et j’espère que ce sera le plus tôt possible... » Un souhait également émis par Pierre Pujol, qui a donc choisi de signer à Ajaccio. « À chaud, c’est difficile de parler de cette défaite. Mais c’est bien avant aujourd’hui

(lire hier) que l’on a tout perdu. C’est une immense déception. Je suis malheureux de partir comme ça. Maintenant, on s’est quand même battu jusqu’au bout et j’espère que l’AS Cannes reviendra vite sur le devant de la scène... » Même son de cloche du côté d’Emmanuel Ragondet, qui lui, ne sait pas encore, dit-il, où il posera ses valises la saison prochaine.

« On s’attendait vraiment à vivre un tout autre scénario. Mais en face, c’était du solide. Et puis, cette année, on n’a pas pu engranger beaucoup de confiance et ça s’est ressenti sur les fins de set... » Une certitude, néanmoins, s’impose. Les dirigeants et l’ensemble du staff technique vont avoir du pain sur la planche, dans les semaines qui viennent, s’ils veulent remettre le navire à flot. Et lui fixer un cap. Ce qui s’annonce loin d’être simple, l’AS Cannes ne faisant a priori plus rêver personne...

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Diez et Ragondet : touchés, coulés !

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