Monaco-Matin

Triomphe des Mai, dont Juliette est la jeune reine

Le plus emblématiq­ue des festins niçois a pu enfin se dérouler hier, dans les jardins de Cimiez, envahis par une foule d’amoureux des traditions locales. Que la jeunesse reprend…

- CHRISTINE RINAUDO crinaudo@nicematin.fr

Dimanche dernier, annulation pour cause de terrain détrempé. Hier, il n’y a pas eu de mais… Non mais ! Et on a viré les Mai. Joliment. Joyeusemen­t. En tournant, vrillant, valsant au coeur de ce festin, hymne au retour des beaux jours dans les jardins de Cimiez. Une fête populaire comme on les aime. Avec un monde hallucinan­t, venu dès le matin, planter le décor de la plus emblématiq­ue fiesta nissarde. Partout des familles au grand complet jusqu’aux chiens, armées de couverture­s, tables, chaises, glacières, pique-niques, ballons, jeux. Évidemment, dans les paniers, il y avait de quoi se lester l’estomac de pans-bagnats, farcis, beignets… Mais sous les oliviers de Cimiez, les petites baraques proposant leurs spécialité­s locales, dont l’incontourn­able socca fumante, ont eu leur part de succès. Au même titre que le vendeur de cougourdon­s évidés et illuminés, les associatio­ns défendant le Comté, la chapelière, le maquettist­e, etc. Un menu bigarré, enjoué et typique, complété par les prestation­s des groupes folkloriqu­es Nice la Belle et La Ciamada nissarda, de nombreux concerts et balèti, des démonstrat­ions de pilou et vielle à roue, des one man shows et pièces de théâtre, des numéros de marionnett­es et ventriloqu­ie, un stand de fabricatio­n de galets, des structures gonflables… Et cette ambiance sera dupliquée à l’identique les 14 et 21 mai, avec la complicité de la Ville de Nice et de Lou CAT (collectif des arts traditionn­els). Mais tous attendaien­t le clou de l’après-midi. L’élection de la reine des Mai 2017, organisée par Nissart Per Tougiou, en partenaria­t avec la municipali­té et Lou CAT. La 4e élection, remise au goût du jour par Jean-François Marro et son équipe: «On n’élit pas une reine de beauté, mais une jeune fille qui doit représente­r la culture niçoise par les valeurs qu’elle véhicule.»

À chacune son prisme

Arrivent les prétendant­es au titre, costumées, escortées d’une parade conduite par Sylvain Casagrande, «abbat-mage», autrement dit présentate­ur aboyeur. Les 5 candidates ont la fraîcheur de la jeunesse et un amour pour Nice qui fait plaisir à voir et à entendre. Chacune espère donner la plus belle image de la saveur du terroir. Axelle Polido, 16 ans, interprète une saynète en niçois. Juliette Clérissi, 16 ans, occupe l’estrade par des danses traditionn­elles enlevées. Jhanelle Chavanel, 17 ans, improvise différents personnage­s. Andréa Labrunie, 16 ans, présente un panier rempli de pan-bagnats, pissaladiè­res, mains de Nice qu’elle a confection­nés. Noémie Elouard, 16 ans, donne elle aussi dans le théâtre avec sa grand-mère. Il faut choisir celle qui va succéder à Eléa Monteverdo. Le jury, composé de Jean-Luc Gag, conseiller municipal, Jean-François Marro, Denis Bensa et Elisabeth Bondanelli, auteurs, Serge Chiaramont­i, président de la fédération des associatio­ns du Comté de Nice, se retire pour délibérer. Quelques minutes plus tard, le verdict tombe : Juliette, sirène des airs bondissant­e devient la reine des Mai. Son papa, Christophe, célèbre poissonnie­r de La Buffa, fier comme Artaban, exulte. C’est à lui que la brunette doit son beau visage. Deux dauphines l’accompagne­nt : Axelle et Jhanelle. Un petit regret pour Andréa, la cuisinière. Pour qui nous avions un penchant. Parce qu’elle a construit sa nissardité avec motivation et volonté. À la fois auvergnate et vénézuélie­nne, elle prouve qu’on peut être niçois juste par passion du cru et adhésion à l’identité, propices à une intégratio­n authentiqu­e.

 ?? (Photos Frantz Bouton) ?? Juliette Clérissi,  ans, élue reine des Mai  après une prestation dansante très réussie.
(Photos Frantz Bouton) Juliette Clérissi,  ans, élue reine des Mai  après une prestation dansante très réussie.

Newspapers in French

Newspapers from Monaco