Monaco-Matin

Cadavre dans le coffre d’une Twingo en feu: un Cannois aux assises

- CH. P.

Bilel Ben Chalal, 24 ans, père d’une petite fille, avait été retrouvé mort dans le coffre d’une Renault Twingo incendiée à Mougins. L’assassin présumé, Christophe­r Bergia, un Cannois de 28 ans, comparaît cette semaine devant la cour d’assises des Alpes-Maritimes. Sa mère (qui a lavé les vêtements de son fils tachés de sang) et le frère de l’accusé (qui a jeté l’arme du crime) sont poursuivis pour les délits de « modificati­on de l’état des lieux d’un crime, destructio­n d’objet concernant un crime pour faire obstacle à la manifestat­ion de la vérité ». L’affaire remonte au 7 janvier 2014. En garde à vue, Christophe­r Bergia, aujourd’hui âgé de 28 ans, a avoué avoir poignardé Bilel Ben Chalal à treize reprises. Les gendarmes avaient vite privilégié un règlement de compte.

Un différend pour 2000 euros ?

Quarante enquêteurs avaient été mobilisés et avaient identifié Bergia comme l’auteur possible du meurtre après la macabre découverte, Cette sordide histoire débute quelques semaines plus tôt. Selon la version de l’accusé, contesté par les proches de la victime, Bilel Ben Chalal a déposé un kilo de cannabis chez Christophe­r Bergia. Mais lorsqu’il vient le récupérer quelque temps plus tard, il manque 340 grammes. Bilel Ben Chalal demande alors à Christophe­r de lui verser l’équivalent en cash, soit 2 000 euros. Le 7 janvier, en début de soirée, Bilel Ben Chalal, au volant de la Twingo, récupère Christophe­r Bergia à Cannes. Ce dernier lui demande de l’emmener chez sa mère, qui doit lui prêter de l’argent. Quand il revient avec seulement quelques centaines d’euros, la situation dégénère. Selon la version de Christophe­r Bergia, Bilel Ben Chalal l’aurait menacé avec un couteau. Il l’aurait alors désarmé avant de lui asséner 13 coups dans le dos, le thorax et la cuisse. Mais il est vraisembla­ble que le couteau appartienn­e à la mère de l’accusé. Ce qui accrédite la thèse du meurtre prémédité. L’interpella­tion de Christophe­r Bergia avait été retardée à cause d’un accident de voiture. Bergia, hospitalis­é, avait d’ailleurs été menacé par des proches du défunt. Les gendarmes avaient dû intervenir pour placer en garde à vue le suspect numéro un. Le procès s’ouvrira demain matin dans un climat qui reste tendu. Patrick Veyron présidera les débats. Parvine Derivery représente la société et sera chargé de requérir une peine en fin de semaine. Me Mélanie Junginger-Sinibaldi assure la défense de Christophe­r Bergia. Me Michel Valiergue est le conseil de la m ère de Bergia. Me Philippe Armani est l’avocat de la famille Ben Chalal, partie civile.

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