Monaco-Matin

LIGUE DES CHAMPIONS (DEMI-FINALE RETOUR) / JUVENTUS - MONACO DEMAIN SOIR

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Louis-II a dû se demander qui était ce drôle de joueur, au corps de crevette et aux chaussette­s baissées, qui n’a pas cessé de mettre au supplice l’organisati­on monégasque. Numéro 21 sur le dos, Paulo Dybala a livré un match énorme contre l’ASM, mercredi soir, lors de la première manche. Sa déviation - talonnade aérienne sur l’ouverture du score est un régal. A 23 ans, l’Argentin est la nouvelle merveille de la Juventus Turin. Une action de classe qui vient confirmer le dicton qui définit le mieux le club turinois depuis 50 ans : « La Juve, c’est dix ouvriers et un génie ». Débarqué à Turin en 2015 après trois saisons à Palerme, Dybala n’a rien de l’attaquant moderne. Petit, plutôt maigre et pas franchemen­t rapide, il compense tout par une efficacité redoutable et une intelligen­ce de jeu au-dessus de la moyenne. A tel point que son entraîneur Massimilia­no Allegri dit qu’il « a le potentiel pour devenir Ballon d’or ». En 2015 il se confiait à So Foot sur sa vision du fooball mais surtout sur ses inspiratio­ns : « Mon poste, c’est de jouer près du but. Mon modèle, c’est Messi. Parce que c’est le meilleur joueur du monde. Mais quand j’étais petit, j’observais beaucoup ce que faisaient Riquelme et Ronaldinho ». Malgré tout, Dybala sait pourtant que son « physique est inhabituel pour un avant-centre ». C’était avant le Dybamask. Un masque pour se protéger après une enfance plutôt sombre. À 15 ans, le jeune gaucher a perdu son père. C’est dans cette douloureus­e épreuve qu’il décide de poursuivre le rêve de son paternel, devenir footballeu­r. Hasard ou non, c’est à ce moment-là que le club Instituto a construit une pension complète pour les jeunes du club. et Dybala a déménagé à Córdoba. Là-bas, il brille et se fait remarquer par les scouts du club italien de Palerme, des mecs qui ont souvent le nez creu quand il s’agit de découvrir les futures pépites du football mondial : Cavani, Hernandez, Kjaer, Barzagli, Amauri, Pastore. En Sicile, le fantasque président Maurizio Zamparini est un homme fou mais qui sait parfaiteme­nt recruter. Alors quand il met 12 millions d’euros en 2012 pour un môme qui joue en D2 argentine, certains le traitent estiment qu’il a fait une erreur. Lui, sur Mediaset, s’enflamme comme à son habitude : « Dybala, c’est 42 millions minimum, comme Pastore. Pour l’acheter, il faut un Arabe, un de ceux qui extraient un milliard de pétrole par jour. Comme celui du PSG. »

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