Deux ans après, entre changement et continuité
Le compte à rebours est enclenché. Samedi, le Monaco ePrix électrisera à nouveau les rues et les quais, sur le tourniquet de mètres serpentant entre ciel et mer. Depuis son premier passage en Principauté, le mai , devant spectateurs tombés sous le charme de ces monoplaces à part entière et entièrement à part, la Formule E a parcouru un long bout de chemin. A-t-elle changé un peu, beaucoup ? Quelles évolutions ? Quelles confirmations? Tour d’horizon avant de remettre les watts… Si ça ne saute pas aux yeux à première vue, les Formule E ont beaucoup évolué depuis leur escale initiale au pied du Rocher. La principale différence concerne le groupe propulseur puisque chaque équipe engagée produit désormais sa propre chaîne de traction, hormis le team chinois Techeetah motorisé par Renault. À l’aube de la saison 3, les monoplaces Spark « made in France » ont aussi adopté un nouvel aileron avant plus esthétique et des bras de suspension avant plus solides. La régénération de l’énergie obtenue dans les phases de freinage a été multipliée par 1,5 (150 kW au lieu de 100 kW en 20152016). Enfin, Michelin, le manufacturier unique de la FE, s’est attelé à optimiser ses gommes. Baptisé à Hong Kong il y a sept mois, le Pilot Sport EV2 apporte de nombreuses améliorations. Plus léger, il offre une meilleure résistance au roulement, donc davantage d’autonomie aux voitures qui peuvent boucler un tour de circuit supplémentaire avec la même quantité d’énergie. « Ce pneu monte plus vite en température tout en contrôlant mieux les flux thermiques. Une constance qui limite les risques de surchauffe, même sur une piste très chaude et abrasive », souligne la firme auvergnate.
« La FIA a considéré que ce virage était trop ouvert, trop rapide », «En fait, les concurrents pouvaient arrondir exagérément leur trajectoire pour passer plus vite. On a donc corrigé le tir en modifiant l’emplacement du mur de protection qui détermine le point de corde. De quoi ralentir un peu les vitesses de passage, en théorie… » On prend les mêmes et on recommence ! Déjà acteurs majeurs de la course au titre il y a deux ans – et aussi la saison dernière ! –, Sébastien Buemi, leader avec 76 points, et Lucas Di Grassi, son « meilleur ennemi » (71 pts), abordent le 2e ePrix de Monaco presque côte à côte, loin devant le reste de la meute survoltée. Décidément inséparables, le Suisse, tenant du titre... et du trophée monégasque, et le Brésilien cherchant toujours à coiffer sa première couronne, se sont empressés de faire le break lors des quatre échéances passées. Vainqueur à Hong Kong, Marrakech et Buenos Aires, Buemi semblait bien parti pour prolonger facilement l’hégémonie Renaulte.dams. Mais c’était sans compter sur le tournant mexicain qui a rebattu les cartes début avril. Seulement 15e sur la grille de départ, le vice-champion sortant est parvenu à replacer les anneaux Audi sur la plus haute marche du podium au terme d’une remontée fantastique. De quoi attiser le suspense avant l’imminent acte I de la tournée européenne où plusieurs arbitres ambitieux rêvent de damer le pion aux favoris : Jean-Eric Vergne, Nicolas Prost, Sam Bird, entre autres...