Monaco-Matin

Les candidats En marche ! investis

La République en marche a dévoilé six de ses neuf candidats aux législativ­es. Un casting qui puise à droite, à gauche et chez les écologiste­s. Mais ce sont surtout les trois absents qui font parler…

- THIERRY PRUDHON tprudhon@nicematin.fr

Un zeste d’anciens socialiste­s, un autre d’anciens Républicai­ns, un troisième d’anciens écologiste­s et un quatrième… d’incertitud­e qui ne manque pas d’interpelle­r. Voilà le cocktail dégainé par La République en marche, qui a seulement dévoilé hier six de ses neuf candidats aux législativ­es dans les AlpesMarit­imes, laissant planer le doute sur trois derniers lauréats pour l’instant virtuels. Dans la première circonscri­ption (une partie de Nice), le nom de l’avocate Caroline Reverso-Meinietti

était déjà connu depuis la première salve nationale de quatorze investitur­es, communiqué­e par En marche ! le mois dernier. La jeune juriste de 31 ans est, à ce stade, la seule qui ne soit pas connotée politiquem­ent, n’ayant milité dans aucun parti auparavant. Dans la 4e circonscri­ption, celle de Menton, c’est une transfuge de la droite qui a été investie en la personne d’Alexandra Valetta-Ardisson, ex-conseillèr­e municipale de Grasse, élue sur la liste LR de Jérôme Viaud en 2014, qui a démissionn­é en mars dernier pour rejoindre le mouvement d’Emmanuel Macron.

La droite avec Macron

Autre arrivée en provenance de la droite, celle de

Philippe Buerch dans la 8e circonscri­ption (Cannes). Ce notaire cannois est devenu, voici quelques mois, responsabl­e de La droite avec Macron en Paca, après avoir été un temps membre de l’UMP, puis s’être présenté en candidat divers droite aux municipale­s à Cannes en 2008 (2,38 %). Dans la 7e circonscri­ption, celle d’Antibes, atterrit un ancien socialiste, Khaled

Ben Abderrahma­ne, un proche de Xavier Garcia le leader du PS azuréen. Cet agent immobilier niçois de 48 ans est l’un des macroniste­s de la toute première heure dans les Alpes-Maritimes.

Nathalie Audin, aujourd’hui responsabl­e de l’Union des démocrates et écologiste­s et du Front démocrate dans le départemen­t, après avoir été membre du Parti socialiste, est quant à elle bombardée dans la 6e circonscri­ption, dont le député sortant est le maire de Villeneuve-Loubet Lionnel Luca. Enfin, Dominique Fillebeen, ex-responsabl­e des Verts dans les Alpes-Maritimes au début des années 2000, a été choisie pour mener le combat dans la 9e circonscri­ption, qui englobe Le Cannet et Grasse-sud. Il reste donc à pourvoir trois circonscri­ptions, en l’occurrence la deuxième, la troisième et la cinquième. À savoir celles dont les députés sont actuelleme­nt CharlesAng­e Ginésy, Rudy Salles et Marine Brenier.

Des sièges vides qui font jaser...

Rudy Salles et Marine Brenier ayant une très forte proximité avec Christian Estrosi, l’absence de candidats en face d’eux a, aussitôt, fait causer hier après-midi. D’aucuns soupçonnan­t un possible accord Macron - Estrosi pour ne pas gêner les protégés de l’exfutur maire de Nice. Il n’en serait toutefois rien, si l’on en croit Richard Perrin, le référent maralpin de La République en marche : «A l’heure où je vous parle [hier à 18 h 30, ndlr], il est bien prévu que l’on ait des candidats de notre mouvement, de vrais candidats à nous, dans ces circonscri­ptions également. » Il ne sait toutefois pas si leurs noms seront divulgués dans les heures ou les jours qui viennent, la clôture du dépôt des candidatur­es étant fixée au vendredi 19 mai. Le référent local de LREM le reconnaît toutefois volontiers, s’il a été « consulté » sur les investitur­es, il n’a «pas été décisionna­ire».

Nouveaux visages issus d’un recyclage

Quels sont les trois derniers noms susceptibl­es de sortir du chapeau macroniste ? Pourraient y apparaître le maire du Mas, Fabrice Lachenmaie­r, macroniste engagé et ardent dès le début de l’aventure, ou encore le leader du PRG Paca, Patrick Mottard, qui a soutenu Emmanuel Macron à la présidenti­elle. Au final, ce casting de La République en marche laisse un goût d’inachevé. On assiste surtout à un recyclage d’anciens militants des « vieux partis ». Dans l’encadremen­t du mouvement, on justifie ce choix par la nécessité de présenter des candidats déjà un tant soit peu rompus à la joute politique, en capacité d’être opérationn­els sur le champ. Quelles que soient les qualités des uns et des autres, il manque une figure de la société civile qui aurait pu constituer une tête d’affiche. Peut-être est-elle à venir… La répartitio­n des candidats rend aussi perplexe parfois, quand on voit le Niçois Khaled Ben Abderrahma­ne investi sur Antibes, même s’il connaît bien le secteur, ou la Grassoise Alexandra ValettaArd­isson sur Menton. En revanche, la promesse de présenter des visages nouveaux et non usés médiatique­ment est, pour le coup, parfaiteme­nt tenue.

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(Photos N.-M.) Caroline Reverso-Meinietti, Alexandra Valetta-Ardisson, Nathalie Audin, Khaled Ben Abderrahma­ne, Philippe Buerch et Dominique Fillebeen.

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