Quinze jours ferme pour recel d’électroménager
Protège-t-il ses fournisseurs ou bien dit-il la vérité ? Un résident niçois du quartier de l’Ariane a comparu devant le tribunal correctionnel pour recel d’escroquerie de produits électroménagers au préjudice de l’enseigne Ubaldi. Cet employé de l’assainissement aurait ainsi équipé son logement avec des appareils acquis à prix super-discount ! Pour un total de 2 400 euros, il aurait seulement réglé le tiers de la somme à un inconnu grâce à la proposition d’un vendeur de la boutique d’Antibes ! En possession des factures, il pouvait retirer tranquillement la marchandise dans la succursale monégasque ! Un retour sur la méthode employée pour ce trafic de marchandises s’impose. Le 6 août dernier, une personne contracte un prêt à la consommation pour régler 2642 euros de biens d’équipement auprès de la centrale d’achat. La livraison est prévue dans les jours suivants. Mais entre-temps, deux individus se présentent au magasin du quai Albert-Ier afin de récupérer le matériel. Quand le service du personnel téléphone au (vrai) client pour mesurer son indice de satisfaction, il ignore tout de cette commande qu’il n’a jamais faite. Une enquête est diligentée.
« J’ai fait confiance au vendeur »
Tout part d’un fourgon blanc repéré au jour et à l’heure du retrait des « achats ». La vidéo montre le parcours de l’utilitaire jusqu’à la Moyenne-Corniche où son chauffeur vient se ravitailler en carburant dans une stationservice. Comme il paye avec une carte de crédit, les limiers de la rue Suffren-Reymond croisent les données bancaires avec le numéro de la plaque d’immatriculation. Des patronymes transparaissent… « Le propriétaire affirme avoir prêté son véhicule de transport à un ami, annonce le président Jérôme Fougeras-Lavergnolle au prévenu. Et on vous reconnaît sur la vidéo au volant du fourgon, alors que vous aviez déclaré avoir acheté ce matériel auprès d’un certain Fred… » Une réponse alambiquée suit. « Après la proposition du vendeur d’Antibes, je me suis présenté chez Ubaldi Monaco avec les factures pour retirer le matériel, aidé par mon beaufrère. Je n’ai escroqué personne… » Le magistrat s’étonne du manque de réaction devant un rabais de quelque 70 % et de n’avoir pas réfléchi à une probable infraction. À la barre, l’homme affirme vouloir dire la vérité : « Je suis prêt à rembourser l’argent s’il le faut ! J’ai fait confiance au vendeur. Pour moi tout était clair… » On est plutôt du côté obscur pour le procureur Alexia Brianti. « La version des faits entendue à cette audience, ne correspond pas à celle donnée devant les policiers français. Aucune n’est convaincante ! Après Fred, surgit Stéphane ! Le permis de conduire est falsifié ! Comment ne pas douter sur l’origine frauduleuse des factures éditées au nom de la victime et avec une réduction hors proportion ? Monsieur n’a pas réfléchi aux conséquences. Avec une autre affaire de recel de 2008, son comportement délictuel doit être sanctionné : un mois d’emprisonnement ferme ! » Le tribunal ramènera la peine à quinze jours de prison.