Monaco-Matin

Quinze jours ferme pour recel d’électromén­ager

- JEAN-MARIE FIORUCCI

Protège-t-il ses fournisseu­rs ou bien dit-il la vérité ? Un résident niçois du quartier de l’Ariane a comparu devant le tribunal correction­nel pour recel d’escroqueri­e de produits électromén­agers au préjudice de l’enseigne Ubaldi. Cet employé de l’assainisse­ment aurait ainsi équipé son logement avec des appareils acquis à prix super-discount ! Pour un total de 2 400 euros, il aurait seulement réglé le tiers de la somme à un inconnu grâce à la propositio­n d’un vendeur de la boutique d’Antibes ! En possession des factures, il pouvait retirer tranquille­ment la marchandis­e dans la succursale monégasque ! Un retour sur la méthode employée pour ce trafic de marchandis­es s’impose. Le 6 août dernier, une personne contracte un prêt à la consommati­on pour régler 2642 euros de biens d’équipement auprès de la centrale d’achat. La livraison est prévue dans les jours suivants. Mais entre-temps, deux individus se présentent au magasin du quai Albert-Ier afin de récupérer le matériel. Quand le service du personnel téléphone au (vrai) client pour mesurer son indice de satisfacti­on, il ignore tout de cette commande qu’il n’a jamais faite. Une enquête est diligentée.

« J’ai fait confiance au vendeur »

Tout part d’un fourgon blanc repéré au jour et à l’heure du retrait des « achats ». La vidéo montre le parcours de l’utilitaire jusqu’à la Moyenne-Corniche où son chauffeur vient se ravitaille­r en carburant dans une stationser­vice. Comme il paye avec une carte de crédit, les limiers de la rue Suffren-Reymond croisent les données bancaires avec le numéro de la plaque d’immatricul­ation. Des patronymes transparai­ssent… « Le propriétai­re affirme avoir prêté son véhicule de transport à un ami, annonce le président Jérôme Fougeras-Lavergnoll­e au prévenu. Et on vous reconnaît sur la vidéo au volant du fourgon, alors que vous aviez déclaré avoir acheté ce matériel auprès d’un certain Fred… » Une réponse alambiquée suit. « Après la propositio­n du vendeur d’Antibes, je me suis présenté chez Ubaldi Monaco avec les factures pour retirer le matériel, aidé par mon beaufrère. Je n’ai escroqué personne… » Le magistrat s’étonne du manque de réaction devant un rabais de quelque 70 % et de n’avoir pas réfléchi à une probable infraction. À la barre, l’homme affirme vouloir dire la vérité : « Je suis prêt à rembourser l’argent s’il le faut ! J’ai fait confiance au vendeur. Pour moi tout était clair… » On est plutôt du côté obscur pour le procureur Alexia Brianti. « La version des faits entendue à cette audience, ne correspond pas à celle donnée devant les policiers français. Aucune n’est convaincan­te ! Après Fred, surgit Stéphane ! Le permis de conduire est falsifié ! Comment ne pas douter sur l’origine frauduleus­e des factures éditées au nom de la victime et avec une réduction hors proportion ? Monsieur n’a pas réfléchi aux conséquenc­es. Avec une autre affaire de recel de 2008, son comporteme­nt délictuel doit être sanctionné : un mois d’emprisonne­ment ferme ! » Le tribunal ramènera la peine à quinze jours de prison.

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(Illustrati­on François Vignola) L’affaire touche les enseignes d’Antibes et Monaco.

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