Marseille : Mélenchon déclare la guerre au PS
Officiellement candidat dans la 4e circonscription des Bouches-du-Rhône, le leader de la France insoumise a répondu, hier, à ses détracteurs qui l’accusent de « parachutage »
Le combat s’annonce rude et électrique. A un mois du premier tour des élections législatives, la bataille dans la 4e circonscription des Bouches-du-Rhône est déjà sacrément bien engagée. Jean-Luc Mélenchon a, en effet, officialisé sa candidature sur ce secteur, hier après-midi, dans les locaux du Club de la Presse de Marseille. L’occasion pour le leader de la France Insoumise de « dissiper tout malentendu » sur le choix de cette circonscription, actuellement détenue par le socialiste Patrick Mennucci. « Ce n’est pas pour le paysage. C’est un choix politique », a-t-il affirmé devant une centaine de journalistes. Car Marseille représente à ses yeux « toutes les caractéristiques de la France », que ce soit pour sa « sa classe populaire », « sa concentration de richesses » ou pour « la destruction du service public »... A ses détracteurs qui l’accusent de débarquer sur un territoire jugé « facile » où il a obtenu 39,1 % des voix au premier tour de la présidentielle, devant Emmanuel Macron (21,8 %) et Marine Le Pen (14,4 %), le tribun d’extrême gauche a répliqué que « nous sommes tous des
parachutés dans la vie » et que la France était « [son] pays ». Bien entendu, l’argument n’a pas convaincu les foules, et encore moins ses adversaires politiques qui ont tous dénoncé ce « parachutage » malvenu. « Mon objectif, a finalement reconnu Jean-Luc Mélenchon, ce n’est pas d’affaiblir le PS, mais de le remplacer.
» Après s’être entretenu dans la journée avec Jean-Claude Gaudin, le maire (LR) de Marseille, le candidat malheureux à la présidentielle a assuré qu’il discuterait aussi avec les responsables communistes locaux, soi-disant « des copains »... S’il assure, par ailleurs, « ne pas vouloir contrarier M. Mennucci », Jean-Luc Mélenchon a glissé avec le sarcasme qu’on lui connaît qu’il partagerait volontiers « une bouillabaisse avec lui ». Pas sûr que l’intéressé accepte cette délicate invitation.
Une élection très compliquée
« Je suis quand même surpris que M. Mélenchon vienne dans une circonscription où il n’y a aucun danger avec le FN », explique à NiceMatin le député marseillais. Et de prédire « une élection qui sera très compliquée pour lui, dans la mesure, précise-t-il, où il considère les Marseillais comme des pourcentages sans connaître réellement leurs problèmes ». Patrick Mennucci regrette évidemment que le candidat de la France insoumise ne se soit pas inscrit dans la 3e circonscription « pour combattre le FN de Stéphane Ravier » qui part favori. « C’est une erreur de sa part, conclut-il. Et même un très mauvais calcul. » Le député marseillais prévient qu’il ne se laissera « pas faire, face à la convergence de populisme que représente » son nouveau rival marseillais.