Drôles de dames
Une hiérarchie bafouée, des surprises en pagaille, le millésime est plus que jamais incertain. Pas sûr que prendre des paris sur l’open cagnois soit une sage décision actuellement. Les bookmakers auraient sûrement grincé des dents au fur et à mesure que les tours s’enchaînent. Ce matin, sur les huit quarts de finaliste, quatre cravachent depuis les qualifications (Lim, Kulichkova, Fett, Zavastka). Rien n’est jamais écrit à l’avance. C’est tant mieux et presque logique finalement. « Aujourd’hui, sur le circuit féminin, il n’y a plus trop de hiérarchie, estime Jean-René Lisnard, qui entraîne à Cannes. Alors évidemment cel- les qui sont mieux classées ont l’habitude d’être constantes à ce niveau-là mais sur un match tout est possible. » En début de semaine, Fiona Ferro confiait elle-même que dans des tournois de cette envergure, « on peut gagner assez de points pour faire un bond dans le classement mondial ». Ce dernier ne refléterait pas totalement la réalité des talents.
Lim, seule tricolore
Voir une 264e joueuse mondiale gifler la 108e comme l’a fait hier la Parisienne Alizé Lim devant Heather Watson, ne relève donc pas forcément de l’anormal. La dernière Française en lice avait de toute façon suffisamment d’arguments en poche (82% de première balle hier et 6 breaks) pour Le grand écart au classement ne reflète pas la réalité à Cagnes. Malheureusement pour elle, Chloé Paquet a été éliminée hier.
ne pas éprouver un quelconque complexe devant la Britannique. Même menée 5-2 dans le second set, elle empila les cinq jeux suivants pour écarter l’avantdernière tête de série toujours en course. Hervé Spielmann, président de l’US Cagnes Tennis, voit surtout l’identité du tournoi à travers ces chamboulements de l’échiquier. « Tout le monde peut battre tout le monde. Il ne faut pas oublier que les filles qui passent ici pourront aussi se retrouver à Roland-Garros à la fin du mois. » Et certaines de saisir à Cagnes leur chance d’aller grappiller une wild-card pour Auteuil. Bien malin qui peut donc dire celle qui soulèvera
le trophée dimanche. On aurait bien aimé faire un pronostic, mais avec ce panel-là, ce serait prendre de gros risques. D’autant que seule la Monténégrine Kovinic s’est déjà adjugé un 100 000 dollars. Et qu’en face, des petites jeunes, comme l’Ukrainienne Zavatska (365e mondiale), pénètrent sur le court le couteau entre les dents. Son entraîneur, Jean-René Lisnard, espérait qu’elle soit régulière à ce niveau après avoir éliminé la 75e mondiale au second tour. Hier, la Belge Zanevska (114e) a subi le même tarif en à peine 1h20 (6-4, 6-3). Des drôles de dames, on vous dit. Hier (8es de finale) Aujourd’hui