Tensions croissantes autour d’«En marche!»
Alors que François Bayrou a dénoncé la liste des candidats aux législatives, Alain Juppé a démenti tout accord de gouvernement avec le nouveau Président
En marche!» devait faire face hier à plusieurs fronts, les tensions allant croissant après la publication de ses 428 premiers candidats investis pour les législatives, et alors que les spéculations continuaient d’aller bon train sur le nom du futur Premier ministre. Dernier rebondissement en date : Alain Juppé et l’entourage d’Emmanuel Macron ont démenti formellement hier soir avoir conclu un accord sur la formation du gouvernement qui, selon RTL, prévoirait notamment la nomination d’Edouard Philippe au poste de Premier ministre. «Il n’y a évidemment aucun accord Juppé/Macron!», a tweeté le maire de Bordeaux, apparemment très agacé, qui évoque une « info bidon » ,del’ «intox» et fustige «la capacité d’invention et de mensonge de certains médias». Et de conclure : « J’hallucine ! »
« Petits politicards »
Par ailleurs, ledit juppéiste Edouard Philippe, donné depuis plusieurs jours comme un des favoris pour Matignon, a été épinglé hier par Médiapart pour avoir fait l’objet d’une « observation » de la Haute autorité sur la transparence de la vie publique. En 2014, le député-maire du Havre avait rempli de manière un peu désinvolte sa déclaration de patrimoine, en n’évaluant pas ses biens immobiliers, ainsi que sa déclaration d’intérêts. «Comme beaucoup de parlementaires sans doute, j’ai essayé de concilier le respect de la loi et une forme de mauvaise humeur » ,at-il concédé à Mediapart. La nomination d’un Premier ministre venu de la droite pourrait inciter certains LR à franchir le pas pour être candidats aux législatives dans la majorité présidentielle, alors que la date limite de dépôt de candidature en préfecture est fixée au 19 mai. Pour l’heure, « La République en marche ! » n’a investi aucun candidat face à Bruno Le Maire, Thierry Solère, Gilles Boyer ou encore Franck Riester. Ce qui provoque la colère des responsables des Républicains, comme leur chef de file à l’Assemblée Christian Jacob qui a dénoncé hier « une attitude de petits politicards ».
Le cas Marielle de Sarnez
Autre mécontent : François Bayrou, qui a convoqué un bureau politique du Modem hier soir après avoir refusé de donner son «assentiment» à la liste de 428 candidats annoncée par l’équipe d’Emmanuel Macron jeudi. En cause : trop peu de circonscriptions «réservées», à ses yeux, au Modem. A 22 h 30, la réunion était toujours en cours. Plusieurs responsables d’«En marche ! » se sont efforcés hier de minimiser le désaccord entre les deux alliés. Notamment le secrétaire général du parti, Richard Ferrand, qui a assuré le maire de Pau que tout allait « bien se passer » pour les législatives, notant qu’« une quarantaine » de candidats Modem figurent déjà sur la liste des investis. Y aura-t-il de nouveaux candidats Modem, alors que près de 150 circonscriptions restent à pourvoir? « Autant que nécessaire dès lors que ce sont les meilleurs candidats », a répondu M. Ferrand. Parmi les candidats du Modem pressentis et qui sont absents de la liste, on relève la numéro deux du parti, Marielle de Sarnez, dont le nom a aussi été cité pour la composition du gouvernement. Ont en revanche été ajoutées, dans la « liste corrigée » transmise par «En marche!» jeudi soir, Geneviève Darrieussecq, maire de Mont-de-Marsan, et Leila Aïchi, sénatrice de Paris, toutes deux membres du bureau exécutif du Modem. Vis-à-vis du PS, « En marche ! » a aussi laissé des cases vides pour l’instant face aux membres du gouvernement Stéphane Le Foll, Jean-Marie Le Guen, Marisol Touraine ou Myriam El Khomri.
« sollicité cette investiture» «attaches»
COUACS, ACTE II