Monaco-Matin

Trump intime le silence à l’ex-directeur du FBI

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Le président des États-Unis Donald Trump a jeté de l’huile sur le feu hier et adressé une menace à peine voilée à l’ex-directeur du FBI James Comey, auquel il a publiqueme­nt intimé le silence sur les circonstan­ces confuses de son limogeage. Depuis qu’il a congédié brutalemen­t le premier policier des États-Unis, mardi soir, le dirigeant républicai­n n’a rien fait pour rassurer ses critiques qui, sans encore parler de crise constituti­onnelle, craignent une tentative d’intimidati­on ou de déstabilis­ation de la police fédérale et, plus généraleme­nt de la Justice, dont le FBI dépend. « James Comey ferait bien d’espérer qu’il n’existe pas d’enregistre­ments de nos conversati­ons avant qu’il ne commence à faire des révélation­s à la presse!» ,a tweeté M. Trump hier matin, un jour après avoir déclaré à la chaîne NBC qu’il avait dîné avec James Comey et eu au moins deux coups de téléphone avec lui depuis son arrivée au pouvoir.

Comme des airs de Watergate

Le tweet ressemble à une menace et a rappelé le système mis en place par Richard Nixon (1969-1974), qui enregistra­it ses conversati­ons téléphoniq­ues et dans le Bureau ovale à l’insu de ses interlocut­eurs, une manie qui se retourna contre lui dans le scandale du Watergate. Dans la presse américaine, de très nombreuses sources anonymes au sein de la Maison Blanche et de l’administra­tion ont décrit la confusion des derniers jours, la version officielle du limogeage ayant été contredite. Initialeme­nt, la raison donnée était le comporteme­nt de James Comey durant la fin de l’enquête sur les e-mails d’Hillary Clinton en 2016. Il lui était reproché d’avoir publiqueme­nt parlé de l’affaire au lieu du silence traditionn­el. La Maison-Blanche assurait que le limogeage n’avait rien à voir avec l’enquête en cours du FBI sur une éventuelle collusion entre des membres de l’équipe de campagne de Donald Trump et la Russie. Mais le milliardai­re a contredit ses collaborat­eurs en disant à NBC, jeudi : « En fait quand je me suis décidé, je me suis dit : “Ce truc avec la Russie, Trump et la Russie, c’est une histoire inventée.” » Depuis des mois, le président républicai­n est furieux que son nom soit cité dans cette enquête, martèle qu’il n’y a aucune preuve de collusion, et accuse les médias d’entretenir artificiel­lement l’affaire au lieu de couvrir ses décisions économique­s ou autres.

Malaise chez les républicai­ns

Pour l’instant, la digue républicai­ne tient au Congrès, où l’opposition démocrate reste isolée dans son appel à la nomination d’un procureur spécial pour assurer l’indépendan­ce de l’enquête. Mais des dizaines de républicai­ns ont fait part de leur malaise, critiqué le ton du président, défendu l’exdirecteu­r du FBI, voire appelé à la création d’une commission d’enquête indépendan­te sur la Russie. Peu défendent publiqueme­nt M. Trump. Quant à M. Comey, il ne s’est pas exprimé publiqueme­nt depuis son éviction.

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(Photo AFP) James Comey ne s’est pas exprimé publiqueme­nt depuis son éviction.

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