«L’obésité, facteur de risque important de diabète, se développe de façon pandémique »
Quelle est la situation du diabète dans le monde ? Le nombre de diabétiques recensés en était d’environ millions et atteindra millions en . Les deux types de diabète, et , augmentent. Le type commence en général chez les enfants et concerne à % des diabétiques. Il correspond à une maladie autoimmune avec destruction des cellules béta du pancréas. Le type ( % des diabétiques) est dû à deux défauts : une résistance à l’insuline et une insuffisance de sécrétion d’insuline. Il se développe en général à l’âge adulte, mais de plus en plus chez les enfants et les adolescents.
Comment comprendre cette progression ? Un des facteurs de risque importants qui prédispose au diabète de type est l’obésité. Or, elle se développe de façon pandémique. En , % des Français de plus ans étaient en surpoids (indice de masse corporelle compris entre et kg/m) et % présentaient une obésité (IMC = kg/m); selon l’OMS, plus de % de la population des pays industrialisés est obèse.
En cause ? Dans nos sociétés modernes, l’abondance de nourriture riche en énergie et le mode de vie sédentaire entraînent un déséquilibre de la balance énergétique : consommation excessive de calories et faible dépense énergétique.
Pourquoi certains sont si vulnérables face à cet environnement ? Au cours de l’évolution de l’homme, le métabolisme énergétique a favorisé tous les processus de mise en réserve de l’énergie, notamment dans le tissu gras, afin d’assurer la survie de l’espèce. À présent que nous avons accès, dans la plupart des régions développées, à des aliments « savoureux », riches en calories et en quantité « démesurée », cet avantage s’est retourné contre nous. Il explique en grande partie l’augmentation sans précédent de l’obésité et ses comorbidités associées dont la plus grave est le diabète de type . Quelles pistes thérapeutiques pour le diabète et l’obésité ? L’avenir réside certainement dans un médicament associant plusieurs activités ; on parle de polypharmacie unimoléculaire. Cette nouvelle approche est issue de plusieurs constats, et notamment de celui que plusieurs organes sont en réalité impliqués dans la genèse de ces maladies : le pancréas, le muscle, le foie et le tissu adipeux, mais aussi le cerveau (SNC). Des premiers essais cliniques sont en cours pour certaines molécules contenant la partie active de à hormones agonistes. Il est à noter que des combinaisons thérapeutiques double ou triple ont plus de mal à être approuvées par les autorités régulatrices qu’une seule molécule.