Cerveau et intestin, surtout ne pas rompre le dialogue
Comment les signaux délivrés par l’alimentation au niveau du tube digestif sont-ils intégrés dans les circuits neurobiologiques qui contrôlent le métabolisme énergétique et la prise alimentaire? Réponse de Henning Beck-Nielsen (Odense) : « L’ingestion des aliments et leur contenu sont immédiatement analysés et convertis en signaux transmis au cerveau. Il va associer cette information à d’autres signaux issus de l’environnement (visuel, gustatif, et olfactif), mais aussi à des signaux internes (niveau d’adiposité, stress, expériences antérieures). Et peut ensuite générer les réponses appropriées en terme de comportement, et de régulations endocriniennes de l’organisme. Le rôle crucial de l’axe intestincerveau dans le contrôle du métabolisme est très bien illustré par les effets de la chirurgie de l’obésité. On sait, aujourd’hui, qu’elle est la solution la plus efficace pour perdre beaucoup de poids et de façon durable. Une efficacité qui ne s’explique pas uniquement par des « changements » mécaniques responsables de restrictions de la prise alimentaire. Les patients opérés mangent moins parce qu’ils ont moins faim. D’autre part, les améliorations de la glycémie ou du diabète s’observent, avant même que les patients obèses aient perdu beaucoup de poids. Toutes ces observations suggèrent que l’amélioration du métabolisme est due – au moins en grande partie – à des changements au niveau des interactions entre l’intestin et le cerveau. »