Monaco-Matin

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Deux fois par mois, Nice-Matin vous propose de participer à un débat sur un thème d’actualité. Le sujet du jour : Faut-il interdire aux cirques d’utiliser des animaux ?

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L’interdicti­on de certains animaux dans les parcs nautiques relance un autre débat, celui des animaux dans les cirques. Sujet qui crée régulièrem­ent la polémique, les animaux dans les cirques sont souvent l’objet de manifestat­ion et de vives réactions. Entre fervents défenseurs de la cause animale ou passionnés de numéros animaliers, faut-il interdire la présence d’animaux dans les cirques en France ?

Interdire les numéros avec les espèces protégées

Il faudrait tout simplement interdire l’utilisatio­n d’animaux exotiques et protégés dans les cirques, tels que les grands félins, les éléphants et autres, qui ne devraient pas faire de spectacle mais plutôt être protégés en captivité dans des zoos dignes de ce nom, par exemple, pour leur conservati­on, l’observatio­n du public, l’apprentiss­age et la sensibilis­ation des touts petits. L’image des animaux dans les cirques ne reflète pas la réalité de ces bêtes qui sont censées chasser, parfois tuer, comme la nature leur impose. La solution serait d’interdire et d’enlever tous ces animaux exotiques des mains des cirques pour les replacer dans des environnem­ents sains pour eux. Les cirques avec chevaux, chiens et autres animaux communs dociles et proches des hommes devraient suffire aux familles. Préservons la faune sauvage! ALEXANDRE LAMANNA CAGNES-SUR-MER

Les animaux ne sont pas heureux

Il est primordial de différenci­er l’aspect spectacle et le plaisir procuré aux spectateur­s, de la charge de travail que cela implique. Pensez-vous que l’animal prend du plaisir à effectuer les numéros imposés par les dresseurs? Certaines personnes ont tendance à saluer le travail de ces derniers, leur patience, leur abnégation. Qu’en est-il des animaux? Il s’agit avant tout de créatures sauvages, qui ne se domestique­nt pas. D’où leur admiration peutêtre. Mais en réalité, ces animaux sont traumatisé­s par les méthodes et les nombreuses répétition­s des numéros divers et variés. Ces adeptes des cirques ne considèren­t, malheureus­ement, que la partie visible de l’iceberg. En dehors des deux heures de spectacle, les animaux vivent dans des box ou des cages. On ne promène pas un lion, un tigre ou un éléphant comme on balade son chien. Il est incongru et irresponsa­ble de croire que les animaux des cirques sont heureux. Ils n’ont plus d’instinct et leur regard est vide. Certes, ils vivent plus longtemps en captivité que dans leur milieu naturel mais dans quelles conditions? Ils sont constammen­t transporté­s d’une ville à une autre. Comment être certain des soins qui leur sont prodigués? Pour conclure, si vous souhaitez voir des animaux, déplacez-vous. Allez dans des zoos réputés dans lesquels vous êtes sûrs de leur qualité de vie. Ils sont régis par des normes, même si certains ne les respectent pas rigoureuse­ment, renseignez-vous bien au préalable. ÉRIC GIRY

Attention à ne pas basculer dans l’extrême

Dès lors que cet arrêté de 2011, qui défini les conditions des animaux est respecté, ces mêmes animaux peuvent s’allonger, se faire les griffes (pour les fauves), courir, se divertir et même se baigner. Il manque donc de rien. En ce qui concerne les brebis galeuses, elles sont à éliminer je suis d’accord. Pour les gens qui disent défendre la cause animale en affirmant : «Ils devraient les laisser en liberté », il faut savoir que les animaux de cirques, sauf quelques éléphants, sont nés en captivité et souvent au sein de ce même cirque. Les « anti » confondent alors le milieu naturel de l’espèce et celui de l’animal né en captivité. Précisons que certains ne savent pas faire la différence entre un éléphant d’Afrique et un éléphant d’Asie. Qui sont ces «défenseurs des animaux » ? À vrai dire rien d’autres que des prétentieu­x ignorants. Je m’explique: ceux-ci prétendent, au nom d’une associatio­n ou par simple conviction, «défendre la cause animale ». Mais comment font-ils ? À part dénigrer les cirques et les zoos sur un site ou Facebook, rien. La plupart des associatio­ns ont été condamnées pour dégradatio­ns du matériel de cirque, violence ou autre. Les «anti» exploitent la cause animale pour déferler de la haine sur les gens qui disent qu’ils aiment le cirque. Tout comme moi. Leur argument absurde de rétorquer « de plus en plus de pays et de villes interdisen­t les animaux dans les cirques » n’est pas recevable car ces villes restent minoritair­es. Cinquante villes qui interdisen­t les cirques sur 36 000 communes en France soit 0,14 %, sont délinquant­es puisque c’est interdit par la loi (comment un délinquant peut se permettre de faire la morale aux autres ?) Si ces mêmes associatio­ns ou bénévoles aimaient vraiment les animaux, ils sauraient alors que la prohibitio­n des animaux sauvages est une simple euthanasie générale. Ce sont par ces faits que le Mexique, en 2015, avait interdit les animaux en se rendant compte des conséquenc­es dramatique­s à savoir l’euthanasie de 1 700 animaux sauvages. Il les a, à nouveaux, autorisés en 2016. En conclusion, interdire ces animaux sauvages reviendrai­t à imiter un braconnier, tirer sur un animal qui n’a rien demandé. Moi j’aime les animaux donc je dis vive le cirque avec les animaux ! ALEXANDRE

Les animaux ont des ressentis

Je suis contre les numéros d’animaux dans les cirques. Les animaux ont des ressentis, souffrent et ont des plaisirs comme nous. Vivre dans une cage puis devoir exécuter des numéros où ils vivent violence et soumission, est cruel. Je préfère dans un cirque trouver des spectacles de clown, de magie, d’acrobaties réaliser par des hommes. Et les animaux, j’aime les voir en liberté sur leurs terres d’origine, en train de courir, chasser, loin des cages de zoo ou de cirque où ils meurent à petit feu, ce qui entraîne forcément des troubles de leur comporteme­nt. A. BAUCHE SIX-FOURS

Il faut abolir l’esclavage animal

Il est plus que temps d’abolir l’esclavage animal comme on a aboli l’esclavage humain. Les animaux doivent rester dans leur milieu naturel et n’ont rien à faire dans une cage durant toute leur vie. MARIANNE. D.

Ces spectacles sont de la barbarie

Même lorsque j’étais enfant, j’ai toujours trouvé les spectacles de cirque avec animaux d’une très grande tristesse. Je suis certain que les animaux ne prennent aucun plaisir à cette vie d’esclave entre les mains de dompteurs. Pour quel crime ces animaux passent-ils leur vie entière enfermés dans des cages exiguës ? On les voit sur les places ou les parkings tourner en rond dans leur prison. Je me souviens avoir vu deux malheureux éléphants enfermés dans un enclos sur un parking au bord de la route. Il fallait voir leur regard rempli de tristesse. Ces spectacles qui exploitent les animaux sont d’un autre âge comme l’étaient les jeux du cirque dans l’antiquité. On se rendra compte un jour que c’est de la barbarie. Qu’on ne vienne pas me dire que les gens du cirque aiment leurs animaux. Comment peut-on aimer les voir emprisonné­s ? Avec ma compagne, nous n’avons jamais emmené nos trois enfants voir ces cirques animaliers. Il y a bien d’autres spectacles pour nous réjouir que ceux qui donnent à voir de la souffrance. F. REY

Une catastroph­e pour le bien-être animal

L’accident récent à Doullens avec l’attaque d’un lion, prouve, encore une fois, que les animaux sauvages n’ont rien à faire dans un cirque. D’autre part, on sait depuis longtemps que les animaux sont maltraités, frappés, affamés, attachés, enfermés en permanence et ont un espace insuffisan­t pour leur bien-être et leur évolution. C’est injuste de les traiter comme des prisonnier­s car oui, ce sont des prisonnier­s, pire même, des esclaves réduits aux domination­s exercées par des hommes et des femmes qui n’ont aucun scrupule et aucune considérat­ion pour le bien-être de l’animal qui n’est qu’une source financière. On ne doit plus accepter ces situations traumatisa­ntes, humiliante­s, irrespectu­euses et stressante­s pour l’animal qui ne comprend pas d’être puni car il se défend comme il le peut quand, pour lui, sa position de soumission et de souffrance physique, mentale et morale devient inacceptab­le. Si on n’est pas capable de comprendre nos limites et surtout celles des animaux, nous ne sommes pas des êtres humains normaux. Aussi, les animaux ne sont pas coupables car agissent par instinct, c’est nous, humains qui sommes coupables. L’animal n’est ni un clown ni un pantin donc, il n’a rien à faire dans un cirque, ballotté d’une ville à l’autre pendant des heures…. JEAN-BAPTISTE PATUREL, CANNES-LA-BOCCA

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(Photo d’illustrati­on)

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