Monaco-Matin

La dédicace du rappeur tourne à l’émeute

Invectives, jets de projectile­s, tirs de gaz lacrymogèn­e, le centre-ville niçois a été, hier après-midi, le théâtre d’échauffour­ées entre la police et les fans d’un rappeur marseillai­s

- ERIC GALLIANO ET ANTOINE LOUCHEZ

Elams était en dédicace, hier aprèsmidi, à Nice. Le rappeur marseillai­s avait donné rendez-vous à ses fans au magasin FootKorner de la rue d’Italie... mais il ne s’attendait manifestem­ent pas à ce qu’ils déboulent aussi nombreux dans cette perpendicu­laire de l’avenue Jean-Médecin. Résultat : grosse panique et échauffour­ées avec la police ! La séance de dédicace a viré à l’émeute. Le rendez-vous était fixé à 17 heures, mais certains fans étaient arrivés bien plus tôt. Et la foule n’a fait que grossir au fil des heures. Plusieurs centaines de personnes se sont ainsi retrouvées massées devant le magasin FootKorner.

Pas de blessé mais cinq interpella­tions

Selon nos informatio­ns, ce rassemblem­ent sur la voie publique ne prévoyait aucun service de maintien de l’ordre particulie­r. Il devait donc rester suffisamme­nt limité pour que les organisate­urs en assurent eux-mêmes la sécurité. Du côté de FootKorner, on affirme que c’était le cas et qu’une « vingtaine » de vigiles avait été prévue à cet effet, même si on reconnaît

ne pas avoir anticipé une telle affluence (lire cidessous). Du coup, la police a-t-elle été appelée en renfort ? Ou est-elle venue de sa propre initiative en voyant grossir ce rassemblem­ent

sur la voie publique en plan Vigipirate renforcé ? La question n’est pas tranchée. Toujours est-il que les forces de l’ordre ont tenté de mettre un terme à cette séance de dédicace qui virait au trouble à

l’ordre public. C’est ce qui aurait mis le feu aux poudres, selon les organisate­urs. Les policiers ont alors été pris à partie. Ils ont essuyé des jets de projectile­s et ont répliqué par des

tirs de gaz lacrymogèn­e. Au milieu de ce mouvement de foule, la star du jour, le rappeur Elams, a même été exfiltrée dans une voiture des forces de l’ordre. Au final, pas de blessés mais cinq interpella­tions. Et de nombreux équipages qui sillonnaie­nt le centre-ville à la tombée du jour.

À Vénissieux déjà

Ce n’est pas la première fois que le rappeur marseillai­s Elams provoque la panique. En février dernier, le tournage de l’un de ses clips à Vénissieux, dans la banlieue de Lyon, s’était déjà soldé par des affronteme­nts avec la police. Elams avait alors convié ses fans, via les réseaux sociaux, à venir faire de la figuration au pied des tours des Minguettes... Mais avait oublié de prévenir les forces de l’ordre. Résultat : doigts d’honneur qui tournent en boucle pour les besoins du clip, réplique de kalachniko­v, cagoules, pitbulls... Et gaz lacrymogèn­e. La police, déjà, avait été prise à partie en tentant de mettre un terme à ce tournage sauvage. Sans autre but, sans doute, que de coller au mieux aux paroles de sa chanson : « Ils cassent les couilles la police. Projectile sur le pare-brise. Dans mon quartier, telle est la devise. »

 ?? (Photos Antoine Louchez) ?? Les forces de l’ordre ont tenté de mettre un terme à cette séance de dédicace qui virait au trouble à l’ordre public.
(Photos Antoine Louchez) Les forces de l’ordre ont tenté de mettre un terme à cette séance de dédicace qui virait au trouble à l’ordre public.

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